(Agence Ecofin) - Dans le cadre de son programme «Grow with Africa», le groupe bancaire Société Générale ambitionne de donner un véritable coup de pouce au développement des PME africaines, qui constituent 90% des entreprises privées sur le continent et hébergent plus de 70% des emplois.
Révélant les détails du programme de dynamisation de la croissance de ce groupe bancaire en Afrique, au cours d’une conférence de presse ce 29 novembre 2018 à Dakar, la capitale sénégalaise, le directeur général de Société Générale, Frédéric Oudéa, a annoncé qu’au cours des cinq prochaines années, le groupe ambitionne d’augmenter de 60% (4 milliards d’euros) son encours de crédits en faveur des PME africaines, afin de porter l’enveloppe globale de ces financements à 10 milliards d’euros.
Pour ce faire, a précisé Alexandre Maymat, responsable Afrique, Méditerranée et Outre-mer du groupe, Société Générale prévoit de développer davantage des modes de financements tels que l’affacturage et le leasing. «L’évolution du leasing en Afrique est spectaculaire et l’affacturage affiche des croissances à deux chiffres chaque année», a-t-il précisé.
Cette tendance est confirmée par les responsables des filiales africaines de ce groupe bancaire, qui se sont principalement appesantis sur les cas de Société Générale Cameroun et Côte d’Ivoire, dans lesquelles, a-t-on appris, le leasing représente respectivement 13% et 77% des crédits aux entreprises.
En plus du développement de l’affacturage et du leasing, le groupe prévoit d’intensifier son partenariat avec les établissements de microfinance et de lancer les «maisons des PME», qui, à en croire Alexandre Maymat, seront des structures dans lesquelles Société Générale accompagnera les promoteurs des PME africaines dans le développement de certaines compétences, afin de leur favoriser l’accès au crédit.
Au-delà de l’accroissement des financements en direction des PME, le programme de dynamisation de la croissance du groupe Société Générale en Afrique prévoit une augmentation de 20% sur 3 ans, des engagements liés au financement des infrastructures sur le continent. Cette composante du plan stratégique, selon les responsables du groupe, est une réponse aux besoins en financements des infrastructures auxquels fait face le continent, lesquels besoins sont officiellement estimés à 1900 milliards de dollars à l’horizon 2030, apprend-on.
Le secteur agricole n’est pas en reste dans cette nouvelle stratégie du groupe Société Générale sur le continent africain. Selon Alexandre Maymat, en plus de l’intensification des financements dans les projets de transformation locale des produits agricoles, le groupe ambitionne de connecter un million d’agriculteurs africains aux services bancaires dans 5 ans, grâce à Yup, sa plateforme de mobile banking. «Yup offre la capacité de pouvoir vérifier les flux des revenus ainsi que leur récurrence. Sur cette base, on peut aisément faire aux agriculteurs des offres de crédits ciblées», explique Alexandre Maymat.
Brice R. Mbodiam, à Dakar
Cape Town International Convention Centre, Cape Town, Afrique du Sud