(Agence Ecofin) - Dans un contexte économique caractérisé par une pénurie de financements et un niveau élevé d’inflation, les flux d’IDE en Afrique n'ont atteint que 45 milliards $ en 2022, selon le rapport de la CNUCED. Un chiffre bien en deçà du record de 80 milliards $ établi en 2021.
Au cours de l’année 2022, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) à destination de l’Afrique ont enregistré une baisse de 44%. C’est ce qui ressort du rapport sur l'investissement dans le monde 2023 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), publié le mercredi 5 juillet.
D’après l’institution, le continent a enregistré 45 milliards $ d’IDE en 2022 contre 80 milliards $ en 2021. Ce qui représente 3,5% des IDE mondiaux.
En comparant les différentes régions du continent, on remarque que l’Afrique du Nord a attiré le plus gros flux d’IDE avec 15 milliards $ (2022) contre 10 milliards en 2021, soit une croissance de 58%. En revanche, l’Afrique australe a connu une chute drastique de 84% de ses entrées d’IDE, passant de 42 milliards de dollars en 2021 à 7 milliards de dollars. De même, l'Afrique de l'Ouest a enregistré une baisse de 35% (13 milliards de dollars en 2021 à 9 milliards de dollars en 2022), tandis que l'Afrique centrale a connu une diminution de 7% (passant de 7 à 6 milliards de dollars). L’Afrique de l’Est quant à elle a capté 9 milliards $ d'IDE en 2022, en augmentation de 3% par rapport aux 8 milliards $ de 2021.
L’Égypte, leader nord-africain en matière d’investissements étrangers, a attiré 11 milliards $, l’année dernière, en raison de l'augmentation des fusions et acquisitions transfrontalières, a signifié le rapport. Les investissements étrangers en Afrique du Sud sont revenus à la normale, après le pic anormal de 2021, causé par une grande reconfiguration des entreprises dans le pays. Ils se sont établis à 9 milliards $, bien en dessous du niveau de 2021, selon la CNUCED. Le Nigeria, quant à lui, a vu « les flux d'IDE devenir négatifs, à -187 millions de dollars, en raison de cessions d'actions. Les projets nouveaux annoncés ont toutefois augmenté de 24 % pour atteindre 2 milliards de dollars », a indiqué l’institution.
Pour rappel, le continent africain souffre d’un manque criant de financements, et certains de ses pays font face à d’importantes menaces, notamment les attaques terroristes et les conflits concentrés en Afrique subsaharienne. Plusieurs des défis que rencontre l’Afrique sont également liés à des facteurs externes, à savoir la hausse des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les effets persistants de la Covid-19 et les conséquences du changement climatique.
Pour la CNUCED, les pays en développement sont confrontés à un déficit d'investissement annuel croissant alors qu'ils s'efforcent d'atteindre les objectifs de développement durable (ODD), d'ici 2030. « L'écart est désormais d'environ 4 000 milliards de dollars par an, contre 2 500 milliards de dollars en 2015, lorsque les ODD ont été adoptés », a ajouté le rapport.
Notons que sur le plan mondial, les investissements directs étrangers ont chuté de 12 %, passant de 1 478 milliards $ en 2021 à 1 295 milliards $ en 2022.
Charlène N’dimon (stagiaire)
Yaoundé, Cameroun.