(Agence Ecofin) - Pour limiter le gaspillage de denrées agricoles pendant la récolte et assurer leur disponibilité hors-saison au Nigéria, AbdulLateef Olaosebikan a cofondé NaFarm Foods, entreprise de transformation agroalimentaire. Après avoir rencontré de nombreux obstacles, son projet lancé il y a 7 ans commence à porter ses fruits.
Implantée dans l’Etat de Kaduna au Nigéria, NaFarm Foods transforme de la tomate et d’autres légumes tels que les poivrons et les oignons en pâtes, purées et sauces à ragoût. L’entreprise propose aussi des formations, notamment aux entrepreneurs du secteur, aux femmes et aux agriculteurs, en transformation et conditionnement de la tomate. Son objectif, lutter contre le gaspillage pendant la saison de la récolte et assurer la disponibilité des denrées lors des saisons basses.
Sur How We Made It In Africa, AbdulLateef Olaosebikan (photo) a confié avoir lancé NaFarm Foods en 2015 après avoir été témoin de la forte fluctuation du prix de la tomate dans l’Etat de Kaduna où il a grandi.
« Je l'ai vu du point de vue du consommateur. Il était possible de transformer les tomates en un produit ayant une durée de conservation plus longue, ce qui permettrait de remédier à la volatilité des prix. Cela permettrait également de remédier aux pertes après récolte, ce qui signifie que nous résoudrions un double problème », explique-t-il.
NaFarm Foods, operating in Kaduna State in Nigeria, processes tomatoes into paste, puree and stew sauces. It also offers its products on a white-label basis for sale under different brand names. co-founded in 2015 by AbdulLateef Olaosebikan https://t.co/Kg1oTzlBc0
— The Prepaid Economy. (@prepaid_africa) January 7, 2022
Avec une somme de 80 000 nairas, environ 195 dollars, l’entrepreneur a entamé son projet de transformation de légumes en investissant dans une technologie de transformation. Sur le terrain, il s’est rendu compte que les agriculteurs utilisaient déjà une technique de séchage au soleil, et il voulait proposer des équipements plus efficaces pour accélérer ce processus. Cependant, porter le projet à un niveau commercial, nécessitait plus de fonds.
Grâce au ministère de l'agriculture et du développement rural, l’entrepreneur a pu obtenir une place pour une foire qui lui a permis d’avoir accès à son premier financement.
« On nous a donné un stand gratuit à la foire commerciale internationale pour tester notre produit et parler aux clients. C'est là que nous avons rencontré le gouverneur de l'État de Kaduna et, avec son aval, nous avons obtenu un prêt de la Banque d'agriculture. Alors que nous espérions environ 5 millions de naira (12 170 dollars), nous avons reçu 500 000 N (1 220 dollars) », ajoute-t-il.
En 2016, une subvention de 5 000 dollars de la Fondation Tony Elumelu et un prix kényan de 4 000 dollars lui ont apporté le capital nécessaire pour augmenter la production à une tonne par jour. Ses premiers produits, la tomate séchée et la poudre de tomate, n’ont pas séduit les consommateurs, ce qui a mis l’entreprise en difficulté. Pour survivre, NaFarm Foods a fait plusieurs recherches et s’est finalement spécialisée dans la production de pâtes et purées. Une subvention gouvernementale de 3 millions de nairas (7 300 dollars) a permis de tirer l'entreprise de cette transition difficile.
#NafarmFoods startup from #Nigeria “An agro processing business focusing of crops with short lifespan” #PitchAgriHack pic.twitter.com/vDMmrCSWiZ
— AGRF AgriHack Talent initiative (@PitchAgriHack) November 23, 2016
Faute d’accès aux grands détaillants, NaFarm Foods repose sa stratégie commerciale sur un réseau de coopératives et de groupes de femmes, qui agissent en tant qu'agents pour ses produits qu’elles vendent aux petits détaillants ou directement aux clients. L’entreprise fournit les produits à crédit et autorise une majoration de 30 % à titre d'incitation. Grâce à cette stratégie, elle a pu atteindre en 2020 un chiffre d’affaires de 16,3 millions de nairas (40 000 dollars).
Depuis 2 ans, NaFarm Foods travaille en partenariat avec TechnoServe, une ONG qui offre des formations et un soutien aux petits exploitants agricoles par le biais de son programme Yieldwise. A ce jour, l’entreprise a offert une formation à environ 800 femmes de différentes coopératives à travers 5 Etats sur les capacités de culture de tomates.
Aïsha Moyouzame
Lagos Nigeria - Salon international de l'emballage