Égypte : des compagnies pétrochimiques se tournent vers le gaz de schiste américain

(Agence Ecofin) - L’Égypte enregistre actuellement une grave pénurie de gaz naturel pour la production d’électricité, suite aux tensions régionales et à une vague de chaleur inédite. Les températures élevées ont ainsi entraîné une hausse de la consommation d’électricité.

En Égypte, plusieurs entreprises de la chaine de valeur pétrochimique envisagent d’importer du gaz de schiste en provenance des États-Unis, afin de résoudre la pénurie de gaz naturel à laquelle est confronté le pays.

Rappelons que cette pénurie a entraîné la fermeture temporaire de plusieurs usines pétrochimiques au cours du mois de juin. Il y a quelques jours, le pétrochimiste Abu Qir Fertilizers a annoncé son passage partiel à l’hydrogène pour maintenir sa production.

Pour y arriver, plusieurs compagnies du secteur se sont réunies dans une coentreprise. Sidi Kerir Petrochemicals (Sidpec), Egyptian Ethylene and Derivatives (ETHYDCO) et Gama Construction Company en détiendront chacun 25 %. Egyptian Petrochemicals Company (ECHEM) en contrôlera 15 % tandis que Egyptian Natural Gas Company (GASCO) conservera les 10 % restants. Les besoins en financement étant estimés à 663 millions de dollars, il sera assuré à 40 % par les actionnaires et à 60 % par des prêts bancaires.

L’Égypte qui est devenue autosuffisante en gaz naturel en 2018, fait face à une demande d’électricité sans cesse grandissante, en raison de la croissance démographique et du développement urbain. Cela exerce une grande pression sur la disponibilité du gaz naturel utilisé pour produire de l’électricité. Les coupures d’électricité qui en résultent sont exacerbées par les vagues de chaleur successives, qui augmentent l’utilisation de l’air conditionné.

Le mois dernier, le Premier ministre Mostafa Madbouly a déclaré que l’Égypte devait importer pour environ 1,18 milliard de dollars de gaz naturel et de mazout afin de réduire les coupures d’électricité persistantes.

Même si le pays importe du gaz naturel pour produire du gaz naturel liquéfié (GNL) pour le compte du marché international, il pourrait se retrouver à devenir à nouveau un importateur net de gaz naturel. Ceci, si rien n’est fait pour renouveler les ressources exploitables, surtout dans un contexte de boom démographique et d’urbanisation à grande échelle.

Olivier de Souza 

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