(Agence Ecofin) - Au Togo, le régulateur des médias (la Haute Autorité de l'audiovisuel et de la Communication) avait mis en demeure Radio France Internationale (RFI) pour traitement inéquitable d’information et diffusion de fausses nouvelles sur le pays, en mai 2024. Il vient d’adresser une dernière mise en demeure à France 24, un autre média français, pour des faits similaires.
La Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Togo a adressé une "dernière mise en demeure" à la chaîne d'information française, France 24. Le régulateur togolais reproche au média un "traitement inéquitable de l'information et la diffusion de fausses nouvelles" concernant le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Sylvanus Olympio au Togo, d’après Togo First.
Dans la correspondance envoyée à la directrice générale de France 24, l'organe de régulation togolais met en cause un reportage de la chaîne internationale intitulé : "Les maternités face au manque de personnel médical". Selon la HAAC, France 24 a tourné ce reportage "sans autorisation de la direction du centre hospitalier" et n'a "entrepris aucune démarche pour recueillir la version de la direction du CHU.SO afin de confronter les faits rapportés dans le reportage". De ce fait, le régulateur des médias togolais exige de France 24 la correction du reportage dans un délai de 7 jours.
Si aucune réaction officielle n’est pour le moment enregistrée de la part de la direction du média français, l’auteur de l’article incriminé, Emmanuelle Sodji, a toutefois relativisé les griefs portés contre elle via « Ma lettre ouverte à tous les indignés », publiée sur le Meta ce vendredi 28 juin 2024 : “Il est nécessaire de souligner que ce reportage est factuel et présenté avec beaucoup de retenue et de pudeur, bien loin de la profondeur des dysfonctionnements constatés sur le terrain”, a-t-elle écrit.
Avant de clarifier : “Au Togo, il est de notoriété publique que pour tourner un reportage dans un service public, il faut s’adresser au ministre. Lorsque le responsable d’un service est sollicité, il renvoie systématiquement vers sa tutelle. C’est la pratique courante et bien connue. Ce reportage n'a donc pas échappé à cette règle. Une demande officielle a été soumise au ministre, ainsi que des messages WhatsApp, pour solliciter une interview, mais sans succès”.