(Agence Ecofin) - Depuis quelques semaines, certains médias français commentent la relative absence médiatique du dirigeant burkinabé après des tirs qui seraient survenus aux alentours de la présidence. Pour l’une de ses rares apparitions depuis les événements, c’est sur ces médias qu’Ibrahim Traoré a décidé de tirer.
Le dirigeant burkinabé Ibrahim Traoré a récemment accusé des médias français de désinformation. « La plupart des médias occidentaux mentent. Ils passent leur temps à manipuler » a-t-il déclaré, après de nombreux articles de la presse française évoquant son absence médiatique après une affaire non clarifiée de tirs qui auraient touché le bâtiment de la télévision nationale, proche de la présidence, le 12 juin.
Ibrahim Traoré était réapparu à la télé le 14 juin, sans prendre la parole, mais obligeant certains médias à modifier des articles publiés concernant son absence. Le 20 juin, il finit par indexer « RFI, France 24, Le Monde, Jeune Afrique » entre autres. « Ils ne sont pas libres. Ils ne vivent pas de la publicité ou autre, c’est faux. Ils sont financés par des intérêts particuliers ».
Il a notamment évoqué le traitement médiatique de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo pendant son procès à la Cour Pénale Internationale. « Prenons l’exemple de la Côte d’Ivoire. Qui n’a pas détesté Gbagbo à cause de ces médias ? C’est le cas de notre génération » a-t-il ajouté.
La relation entre le dirigeant burkinabé et la presse française et occidentale est tendue depuis quelques mois, avec notamment la suspension de RFI, France 24, TV5 Monde, BBC, l’Agence Ecofin et Voice of America. D’une manière globale, sa gestion du pays et sa politique internationale y sont assez critiquées, tandis que d’un autre côté, certains médias se lancent parfois dans un acharnement proche du harcèlement médiatique concernant l’actualité politique du Burkina Faso.
Servan Ahougnon