(Agence Ecofin) - En 17 ans de mise en œuvre, le système LMD, dans sa forme actuelle, n'a pas convaincu les autorités gabonaises. Celles-ci reprochent à ce système pédagogique d’être éloigné des réalités socioéconomiques du pays.
Le Gabon tient depuis le lundi 18 mars des assises visant à dynamiser le système licence, master, doctorat (LMD). Les travaux ouverts par le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima (photo), se tiendront pendant trois jours autour de quatre principales thématiques, à savoir : le pilotage du LMD, la réflexion sur les programmes de formation et d’enseignement, la gouvernance financière des établissements d’enseignement supérieur, et la vie sociale des étudiants.
Les assises en cours réunissent les membres du gouvernement, des diplomates, des représentants de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG), des responsables académiques et des enseignants-chercheurs. A tous les participants, le chef du gouvernement a signifié l’objectif de la rencontre.
« Le gouvernement attend de ces assises des recommandations appropriées, opérationnelles afin d’implanter dans nos institutions d’enseignement supérieur et de recherche scientifique, à court terme, une pédagogie conforme aux standards internationaux et à même de contribuer à la transformation de notre pays », a déclaré Raymond Ndong Sima.
Entrée en vigueur dans le pays en 2007 le système LMD a été adopté au Gabon dans un élan sous-régional dont le but était de mettre à niveau la formation supérieure et d’améliorer la gouvernance dans les établissements d’enseignement supérieur. Il était question de trancher avec le système en vigueur dans le pays depuis 1971 qui était devenu éloigné des nouvelles réalités technologiques et d’employabilité.
Seulement, 17 ans après, l’application du LMD révélé de nombreux dysfonctionnements tels que « la diversité des pratique entre les différents établissements d’enseignement supérieur et même au sein d’un même établissement, une architecture des programmes incomplètes, l’inadéquation entre les offres de formation et les besoins de la société, l’absence de pilotage de la réforme, un cadre juridique insuffisant, l’absence de manuels de procédure et la non pratique de l’assurance qualité [...] une absence de digitalisation des enseignements et de la recherche », a confié le ministre de l’Enseignement supérieur, Hervé Ndoume Essingone.
Fort de ce constat, les nouvelles autorités gabonaises se sont dites prêtes à mener des actions correctives dans l’immédiat pour garantir une formation de qualité répondant aux besoins des acteurs socioéconomiques. Il faudra donc dans les prochaines semaines s’attendre à de nouvelles mesures dans l’application du LMD au Gabon, voire à sa suppression du système éducatif.
Vanessa Ngono Atangana
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Yaoundé, Cameroun.