(Agence Ecofin) - Les réserves de changes de l’Algérie ont enregistré un important repli de plus de 10 milliards $ au cours de ces quatre derniers mois. Passant de ce fait, de 129 milliards $ en juin 2016 à 121,9 milliards $ à la fin septembre 2016, pour se situer entre 117 et 118 milliards $ à la fin du mois d’octobre.
L’information a été donnée par le gouverneur de la banque d’Algérie, Mohamed Loukal (photo), en marge en marge du Forum africain d'investissements et d'affaires qui s’est tenu du 03 au 05 décembre à Alger.
Malgré ce recul, les réserves de change de l’Algérie se maintiennent toujours au-dessus de la barre des 100 milliards $ et pourraient se situer, à la fin de l’année, autour de l’objectif du gouvernement algérien. En effet, l’équipe dirigée par le Premier ministre Abdelamalek Sellal s’est donnée pour objectif de maintenir les réserves de change à environ 116 milliards $ en 2016 et au minimum, à 100 milliards $ en 2017 et 2018.
Face à la baisse des recettes pétrolières qui constituent 95% des recettes d’exportations du pays, l’Algérie fait face depuis ces trois dernières années à un sérieux repli de ses réserves de change. De 194 milliards $ en décembre 2013, les réserves ont reculé à 179 milliards $ en 2014, pour se situer à 143 milliards $ fin décembre 2015. Selon les prévisions de la Banque mondiale, elles pourraient passer sous la barre des 60 milliards $ en 2018.
Toutefois, l’objectif poursuivi par les autorités algériennes pourrait être atteint en cas de stabilisation des cours du pétrole. Une éventualité qui est envisageable depuis l’accord conclu, le 30 novembre 2016 à Vienne en Autriche, entre les 14 pays membres de l’OPEP en vue d’un gel concerté de la production à 32,5 millions de barils de pétrole par jour, afin de faire remonter les cours. A l’annonce de la nouvelle, le pétrole avait même bondi de 8% pour atteindre la barre des 50 $.
« Le maintien des réserves à ce niveau dépend de l'amélioration des cours de pétrole, de la réduction des importations et de la poursuite de la stabilisation du dollar», a déclaré Mohamed Loukal.
Concernant le taux de change, le gouverneur de la Banque d’Algérie a révélé que « le dinar s'est apprécié de cinq points par rapport à l'euro ». Toutefois, c’est la surveillance de taux de change du dollar qui retient l’attention des autorités du pays. « Nous nous préoccupons de l'augmentation attendu du dollar américain» a-t-il précisé.
S’agissant de la question de la réduction des importations, il faut rappeler que le gouvernement algérien a décidé récemment de prendre certaines mesures importantes. Il s’agit, entre autres, de l’interdiction d’importation d’une liste de produits jugés « superflus », mais aussi de la prise de mesures visant à geler certains investissements publics nécessitant des importations d’équipements couteux. Ajouté à cela, la mise en place de quotas d’importation pour certains autres produits tel que le ciment, les véhicules et autres.
B.K
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