(Agence Ecofin) - Avec une trésorerie dans le rouge depuis 2013, Kenya Airways essaie de sortir la tête de l’eau alors que l’exécutif qui a jusque-là aidé à le maintenir en activité, cherche à se désengager en évoquant un essoufflement des finances publiques.
Kenya Airways a transporté en 2022 environ 3,7 millions de passagers et plus de 65 000 tonnes de fret, soit des hausses respectives de 68% et 3,5%. Ceci ne lui a néanmoins pas permis de clôturer l’année par un résultat positif. KQ a déclaré une perte record de 38,26 milliards de shillings (290,7 millions USD) au titre de son exercice écoulé, qui s’est clôturé le 31 décembre 2022.
Le PDG de la compagnie, Allan Kilavuka (photo), a attribué cette contreperformance financière, qui représente plus du double des pertes de 2021 (15,87 milliards de shillings), à des facteurs conjoncturels comme la hausse des prix du carburant qui ont augmenté de 160% d’une année à l’autre, la détérioration du dollar et son effet sur les coûts d’exploitation directs, et aussi la grève des pilotes de KQ dont l’impact a été évalué à environ 1,3 milliard de shillings de pertes.
« Les coûts d’exploitation totaux du groupe ont augmenté de 59%, les coûts d’exploitation directs augmentant de 93% principalement en raison de l’accroissement des opérations et d’une hausse considérable de 160% du coût mondial du carburant tout au long de l’année », a-t-il déclaré. Malgré cela, Allan Kilavuka, affirme que le transporteur atteindra le seuil de rentabilité cette année et la rentabilité en 2024. « Nous sommes en train d’émerger. Nous avons un chemin à parcourir jusqu’en 2024, mais les pousses vertes du changement ont commencé à apparaître ».
Selon lui, l’administration mise sur la reprise du trafic après Covid, qui lui a d’ailleurs permis d’atteindre un chiffre d’affaires de 117 milliards de shillings (inférieur de 5% au chiffre d’affaires d’avant pandémie), ainsi que sur les impacts positifs des réformes visant à restructurer la dette, réduire les coûts d’exploitation et de location, et améliorer l’expérience client.
La société table aussi sur la diversification de ses sources de revenus par un accroissement de l’activité de fret aérien, qui d’ici les 5 prochaines années devrait contribuer jusqu’à une proportion de 20% des revenus, contre 10 % actuellement.
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