(Agence Ecofin) - Des sources fiables sont formelles. Sauf changement de dernière minute, Cyrille Bolloré (photo), fils du milliardaire Vincent Bolloré, séjournera en ce début de semaine au Cameroun dans l’optique de rencontrer le président de la République, Paul Biya. L’audience à Etoudi devrait avoir lieu ce mardi 8 octobre, si l’on tient compte du fait que M. Biya, de son côté, est annoncé mercredi en France pour prendre part aux assises du Fonds mondial contre le paludisme et le VIH/Sida.
D’après nos sources, Cyrille Bolloré espère convaincre le chef de l’Etat camerounais d’intervenir en faveur de DIT, filiale du groupe Bolloré récemment remplacé par Terminal Investment Limited (TIL), l’adjudicataire provisoire de la concession du terminal à conteneurs du combinat portuaire de Douala-Bonaberi.
Toujours d’après ces sources, le fils de Vincent Bolloré vient avec deux offres dans sa mallette. La première consiste pour DIT à payer les 24 milliards FCFA réclamés par l’autorité portuaire de Douala, en termes de redevances de stationnement pour le compte de l’année 2018. La deuxième offre est que Bolloré envisage de proposer des redevances égales ou supérieures à celles de TIL, formulées au moment d’être désigné, le 16 septembre dernier, adjudicataire de la concession du terminal à conteneurs (357 milliards FCFA de redevances sur une période de 15 ans et 24 milliards FCFA en termes de droits d’entrée).
« Dans le cadre des négociations avec la présidence, l’on pourrait exiger que Bolloré paie des redevances de stationnement dues par DIT pour la période allant de 2016 à 2019, donc plus de 24 milliards FCFA », souffle une source.
Cette démarche de Cyrille Bolloré fait suite à une lettre qu’il a adressée le 12 septembre à Paul Biya. « En dépit de plus de 20 ans de partenariats réussis avec l’Etat du Cameroun, plusieurs de nos sociétés locales, et notamment notre filiale portuaire DIT - qui opère le terminal à conteneurs de Douala – ont fait l’objet récemment de traitements injustes ; c’est ainsi que DIT s’est vu réclamer, en l’absence de fondement juridique, 24 milliards [FCFA, Ndlr] de pénalités ; qu’elle s’est vu dénier le droit de mettre en application un accord signé avec le port de Douala après 6 mois de négociations, et qu’elle n’a pas été autorisée à répondre à l’appel d’offres relatif à sa propre succession », avait-il écrit.
Le groupe Bolloré, qui pense avoir été injustement écarté, espère toujours obtenir l’annulation du processus de désignation du nouveau concessionnaire dudit terminal à conteneurs. Il a entrepris de faire annuler, par voie judiciaire, le processus d’attribution de la concession du terminal à conteneurs du port de Douala au bénéfice de TIL.
Sylvain Andzongo
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