(Agence Ecofin) - Le Comité de protection des journalistes (CPJ) a demandé, dans un communiqué publié le 2 mars, aux autorités tanzaniennes d’annuler la suspension du quotidien The Citizen.
Le quotidien a été suspendu le 28 février dernier, pour un article, publié 5 jours plus tôt dans lequel il informe d’une dépréciation du shilling tanzanien par rapport au dollar. L’article se base sur des données provenant de bureaux de changes et de banques commerciales locales. Les autorités ont alors suspendu le média pour une durée de 7 jours, l’accusant de publier de fausses informations.
Pour le régulateur, « seule la Banque centrale tanzanienne pouvait publier des informations sur les taux de change ».
The Citizen a alors été suspendu conformément à la loi sur la statistique votée en 2017. Celle-ci interdit sur le territoire national, toute publication de statistiques différentes des chiffres officiels.
En dehors du CPJ, qui accuse les autorités locales de priver la presse de liberté, de nombreux diplomates étrangers présents en Tanzanie ont également réagi à la suspension du quotidien.
« Habituellement, je commence la journée en lisant un certain nombre de journaux, dont The Citizen. Malheureusement, le quotidien est interdit en Tanzanie pour sept jours. Cette sanction est-elle proportionnelle à l'infraction prétendument commise.», a interrogé sur twitter, Sarah Cooke, Haut-commissaire britannique en Tanzanie.
D’autres délégations européennes, dont l’Irlande qui a rappelé « le rôle crucial des médias dans le débat public », ont emboité le pas à la diplomate britannique.
Il faut rappeler que le pouvoir tanzanien est critiqué, à l’international, et accusé de réduire l’espace démocratique en violant les libertés des citoyens et de la presse.
Servan Ahougnon
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