(Agence Ecofin) - Critiqué ces dernières années pour le faible nombre de projets innovants qu’il lance dans le secteur des hydrocarbures, le Nigéria réagit en annonçant la construction de l’un de ses plus grands complexes pétrochimiques. Il abritera notamment une usine de méthanol, une première.
Au Nigéria, la société publique du pétrole (NNPC) a annoncé qu’elle a pris la décision finale d’investissement pour la construction de Brass Fertiliser and Petrochemical Company (BFPCL), un complexe pétrochimique qui coûtera 3,6 milliards de dollars. La structure de financement du projet est de 70 % de dettes et 30 % de capitaux propres.
Le partenaire de la NNPC sur ce projet est DSV Engineering, une entreprise thaïlandaise de services énergétiques.
#HappeningNow at #Transcorp, #Abuja:
— NNPC Group (@NNPCgroup) January 29, 2021
Announcement of Final Investment Decision (#FID) for Brass Fertiliser & Petrochemical Company Ltd (BFPCL)'s Integrated Project.
Details shortly... pic.twitter.com/HAK6JMTtiH
Considéré comme stratégique, le complexe sortira de terre dans la zone franche d’Odioama, dans l’Etat de Bayelsa et devrait être opérationnel en 2024. Il abritera une usine de traitement de gaz naturel et la première usine de production de méthanol du pays avec une capacité de 10 000 tonnes par jour.
La NNPC a expliqué dans un communiqué que la BFPCL est un système spécial dont l’objectif majeur est de monétiser les énormes réserves de gaz naturel du pays et de réduire les émissions de carbone.
« Le projet est en accord avec les aspirations du gouvernement fédéral à l’industrialisation par l’exploitation des énormes réserves de gaz du pays. Ceci, dans le but de générer encore plus de revenus à partir de la monétisation du gaz au-delà du pétrole brut pour une croissance économique durable », a commenté Timipre Sylva, le ministre du Pétrole.
Pour rappel, le Nigéria possède la 9ème plus importante réserve prouvée de gaz naturel du monde, mais proportionnellement, le niveau de production est relativement bas, en raison de la faiblesse des investissements. Depuis le début de l’exploitation d’hydrocarbures en 1958, le pays s’est beaucoup plus concentré sur la production de pétrole.
Si la BFPCL aura une capacité de traitement d’un milliard de pieds cubes de gaz par jour, elle fonctionnera avec un approvisionnement de 270 millions de pieds cubes de gaz par jour, pendant 25 ans. Le gaz sera livré par la filiale locale de Shell, SPDC.
Pour ce qui est de la production de méthanol, elle sera exportée, a expliqué Ben Okoye, le directeur général de BFPCL.
Au total, la construction du complexe devrait créer 30 000 emplois et entre 5 000 et 6 000 pendant sa phase d’exploitation.
Olivier de Souza