(Agence Ecofin) - Platinum Group Metals et Amplats travaillent depuis quelques années sur une technologie d’utilisation du platine et du palladium pour améliorer l’efficacité des batteries au lithium-ion. Ils ont réalisé des avancées notables et une première commercialisation est envisagée pour cette année.
L’année 2024 pourrait marquer un tournant décisif pour le palladium et le platine avec les récents développements concernant l’intégration de ces deux métaux dans une nouvelle technologie de batterie légère pour véhicules électriques. Dans une mise à jour opérationnelle publiée cette semaine, la compagnie minière Platinum Group Metals qui travaille sur ce projet avec Anglo American Platinum, a indiqué qu’elle vise la création de prototypes en vue d’une éventuelle commercialisation en 2024.
Dans le détail, la coentreprise ad hoc créée par les deux entreprises (Lion Battery Technologies) a, apprend-on, conclu un accord avec le centre américain Battery Innovation Center (BIC) pour qu’il l’aide à stimuler les efforts de commercialisation de ses nouvelles technologies de batterie à base de platine et de palladium.
BIC mènera plusieurs essais à petite et grande échelle ainsi que des recherches supplémentaires pour améliorer les performances. Le but est de développer des batteries plus performantes pour les véhicules électriques, offrant une densité énergétique jusqu’à 100 % supérieure aux technologies actuelles, tout en prolongeant la durée de vie des batteries.
Ces nouveaux développements interviennent dans un contexte particulier pour le marché du palladium et celui du platine. Pour le platine, si une hausse de la demande est attendue à court et moyen termes et que les analystes prédisent un marché déficitaire jusqu’en 2027, l’impact sur les prix ne devrait pas être si important à cause des stocks disponibles. Le palladium a, quant à lui, commencé l’année 2024 avec un momentum baissier, se négociant en janvier à environ 1000 dollars l’once bien loin de la barre des 3 440,76 dollars l’once atteinte en mars 2022 après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Pour les analystes, cette chute serait due aux craintes selon lesquelles l’adoption croissante des véhicules électriques pourrait entrainer une diminution de la demande à long terme.
Si pour le moment, on ne peut pas encore s’avancer sur les échéances de la popularisation de cette nouvelle technologie, la simple éventualité d’un nouveau débouché potentiel pour le platine et le palladium a de quoi susciter un certain engouement sur les marchés de ces deux métaux. L’impact potentiel sur la demande pourrait induire de nouvelles perspectives, un développement que surveilleront de près l’Afrique du Sud ou encore le Zimbabwe, les deux premiers producteurs africains de métaux du groupe du platine, ainsi que les compagnies qu’ils accueillent sur leurs sols.
Louis-Nino Kansoun
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