Afrique du sud: l'américain Bain Capital quitte l'actionnariat d'Edcon dans le cadre d’un échange actions contre obligations

(Agence Ecofin) - Bain Capital a troqué sa participation dans le capital d'Edcon, une société sud-africaine spécialisée dans la grande distribution, dans un échange actions contre obligations équivalent à 1,5 milliard $. La firme de private equity américaine quitte le navire et ne recevra rien de la présente transaction. Toutefois, elle n'aura plus à contribuer financièrement dans une structure en proie à des défis économiques.

En 2007, Bain Capital avait investi 25 milliards de rands (3,5 milliards $ de l'époque) dans le capital d'Edcon, dans le cadre d’un rachat avec effet de levier. Mais la société investie n'a pas tenu les promesses et a éprouvé des difficultés à progresser à un rythme suffisamment important pour réduire son endettement. « Nous avons passé notre temps à vivre au-dessus de nos moyens, les dépenses ont toujours été plus importantes que les revenus », a fait savoir Bernie Books, le Directeur Général d'Edcon.

Le groupe sud-africain essuie des vents contraires qui pèsent sur sa rentabilité, notamment depuis 2014. Les défis économiques de l'Afrique du sud, poussent les ménages à réduire leurs consommations. Dans le même temps, il doit faire face à la concurrence de groupes locaux (Forshinni et Truthworths), et internationaux comme Zara ou encore le suédois H&M. Enfin, la dévaluation du rand (monnaie sud-africaine) face au dollar, a fait accroître ses charges financières liées au remboursement de sa dette, libellée dans la monnaie américaine.

Selon son directeur général, la situation a atteint un niveau catastrophique au mois de mars et avril 2016. Il a même été demandé à des créanciers détenteurs de titres en dollars et en euros, de repousser la perception de leurs intérêts à décembre, afin de booster la liquidité. La situation est aussi surveillée de près par des banques comme Standard Bank, FirstRand, Standard Chartered et Investec, qui sont aussi des actionnaires d'Edcon. Par contre Franklin Templeton, un des plus gros gestionnaire de fonds au monde devient, au terme de l'échange avec Bain Capital, un des actionnaires majeurs d'Edcon.

Idriss Linge