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Sidick Bakayoko : « En Afrique les évènements de eSport en présentiel sont plus rentables pour les marques que les évènements en ligne »

  • Date de création: 07 décembre 2022 03:55

(Agence Ecofin) - En Côte d’Ivoire, lors du Festival de l’Electronique et du Jeu vidéo d’Abidjan (FEJA), nous avons rencontré Sidick Bakayoko, le fondateur de Paradise Games, la société qui organise l’évènement. Il revient pour nous sur la 6e édition de la compétition et les perspectives du eSport en Afrique. 

Agence Ecofin : Les différentes compétitions tendent vers la fin. Que pouvez-vous déjà retenir de cette 6e édition ?

Sidick Bakayoko : Cette édition est spéciale, déjà parce qu’on dépasse le cap des 5 éditions, mais ensuite à cause du nombre d’inscrits. On a eu 1500 inscrits sur 15 tournois différents sans même compter toutes les personnes venues suivre la compétition et accompagner les joueurs. L’autre élément important dans cette édition c’est qu’on accompagne un jeu vidéo en partenariat avec Visa qui s’appelle football financier et qui veut promouvoir l’éducation financière à travers un jeu vidéo.

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Ça veut juste dire que la passion est l’élément principal.

AE : Il y a Visa qui vous accompagne pour cet événement, mais on remarque surtout l’absence de l’opérateur télécoms Orange, un de vos partenaires de longue date sur cet évènement. Qu’est ce qui s’est passé ?

SB : La Covid-19 tout simplement. Avec la pandémie, vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a eu énormément de réduction budgétaire et dans ces cas-là les budgets qui sont souvent réduits sont ceux de la communication. Mais, le plus dur de la pandémie est derrière, on espère retrouver en 2023 ce partenaire qui a été avec nous depuis le début.

« Il faut que les cash prizes soient assez conséquents mais la passion est l’élément principal. »

AE : Alors vous disiez que le nombre d’inscrits était plus élevé et cela malgré la perte d’un sponsor et de fonds pour le FEJA (les récompenses pour cette édition sont de 1 million FCFA à se partager entre les vainqueurs de chaque tournoi contre le triple les éditions précédentes). Qu’est-ce que cela montre selon vous ?

SB : Ça veut juste dire que la passion est l’élément principal. Beaucoup de personnes jouent parce qu’elles sont contentes de participer à nos tournois qu’elles considèrent comme des compétitions majeures dans la sous-région. C’est un moment où la compétition offre un certain niveau de jeu qui est diffusé sur internet et donc regardé partout. Donc je pense que c’est cette passion l’élément principal. Le cash prize (prix en espèces pour les tournois ; ndlr) c’est bien mais ce n’est pas tout et je suis content de voir les gamers participer massivement. On espère malgré tout, avec plus de sponsoring, revenir aux niveaux de récompenses des précédentes éditions parce que pour nous c’est un élément important. Quand on parle de eSport, il faut que les cash prizes soient assez conséquents pour permettre aux gens de vivre ou même de voyager pour des compétitions sans être à pertes. C’est ce qui va les pousser à se donner à 150%.

AE : On voit moins de marques associées à l’évènement mais plus de joueurs et de spectateurs. Est-ce que, dans une certaine mesure, on peut dire que le potentiel de communication, l’audience associée au FEJA a augmenté ?

SB : Totalement. En termes de présence physique des joueurs et des spectateurs on a un rendu très intéressant.

AE : Est-ce que c’est la même chose du côté de la présence en ligne ?

SB : Je n’ai pas encore les chiffres mais on a également de bons espoirs ?

AE : Tu as analysé l’augmentation de la présence physique au cours des éditions. Est-ce que du côté des personnes qui regardent en ligne tu as remarqué une évolution ?

SB : Oui, mais il faut noter que c’est parce qu’on notre public a accès à plus de tournois qu’on organise sur une base constante. Il n’y a plus que le FEJA, il y a des challenges hebdomadaires et d’autres compétitions qui nous permettent de conserve l’engagement de notre public. Avant on faisait uniquement le FEJA mais avec plus de rendez-vous les gens sont plus présents sur nos plateformes de diffusions, nos streams (diffusions en direct sur internet ; ndlr) sur YouTube par exemple.

AE : Est-ce que cette audience suscite déjà l’intérêt des marques ?

SB : Pas encore, pour être honnête, ça reste encore trop faible. Quand on aura 50 000, 100 000 ou un million d’abonnés, ça va venir.

« Pour l’instant en Afrique, les évènements physiques de eSport restent plus rentables que les audiences en lignes pour les marques. En présentiel on voit beaucoup de monde là où en ligne ça reste un peu lent.»

AE : Est-ce que ça veut dire que le modèle de monétisation des évènements du eSport africain est différent du modèle occidental qui se base beaucoup sur l’audience d’internet et notamment les streams ?

SB : Pour l’instant en Afrique, les évènements physiques de eSport restent plus rentables que les audiences en lignes pour les marques. En présentiel on voit beaucoup de monde là où en ligne ça reste un peu lent. Les gens viennent, ne restent pas longtemps et se déconnectent. En Europe, le trafic internet est si important que les marques vont naturellement se positionner pour capter cette audience. Mais, en Afrique, elles ont plus d’intérêts à se positionner sur les évènements physiques.

AE : Dans le même temps, de plus en plus de gouvernements envisagent le eSport comme un moyen d’éducation au numérique. Est-ce que vous avez des projets qui vont dans cette direction ?

SB : Evidemment, et je pense que la collaboration avec Visa est un des exemples. Il faut aussi dire que nous permettons à de jeunes « casters » (commentateurs de compétitions eSport ; ndlr) de faire leurs armes sur nos streams et ça apporte beaucoup plus que des formations théoriques sur les écosystèmes connectés.

AE : Vous avez également une émission TV sur la RTI ?

SB : On a beaucoup progressé dessus et aujourd’hui toute la captation et la partie éditoriale est gérée en interne. On essaie de mettre en lumière les initiatives locales et africaines mais également de couvrir des évènements internationaux comme la Paris Games Week. L’idée est de relayer chaque activité du secteur sur nos canaux.

AE : La télévision reste un média très intéressant pour les marques en Afrique. Est-ce que votre émission arrive à attirer les marques ?

SB : Pas encore. Est-ce que c’est nous qui commercialement n’avons pas les bons arguments ou est-ce que ce n’est pas intéressant pour eux ? On ne sait pas vraiment mais pour le moment on n’a pas d’annonceurs. Il y avait Orange mais, on l’a dit, avec la pandémie beaucoup de choses ont changé.

AE : Quel message souhaitez-vous envoyer à travers cette édition du FEJA ?

SB : Le eSport en Afrique c’est possible et il faut l’accompagner. Les marques ne doivent pas attendre que les chiffres explosent pour se positionner parce que ce sera trop tard. C’est maintenant qu’il faut accompagner les acteurs qui font des choses concrètes et leur donner des moyens pour développer le secteur rapidement. Si on laisse les pionniers se débrouiller avec leurs moyens réduits, le marché du eSport africain peut prendre 6 ou 7 ans à progresser alors qu’avec de bons investissements dans les bonnes initiatives on peut avoir des résultats impressionnants en 6 mois. Il faut que les annonceurs se rapprochent du eSport. S’ils ne sont pas à l’aise avec des évènements où il y a beaucoup de sponsors, ils peuvent essayer d’organiser des évènements où ils sont les seuls sponsors.

« Les choses bougent dans l’eSport et le continent africain doit être prêt pour suivre cette dynamique. »

AE : Ces annonceurs attendent également des retours sur leurs investissements. Est-ce que tu penses que pour eux investir dans des compétitions de eSport est rentable pour communiquer ?

SB : Pas encore. C’est rentable en terme d’image mais pas encore financier. C’est sur ce volet que nous, les organisateurs d’évènements, devons travailler pour trouver des modèles qui soient rentables pour les marques. Mais je pense que c’est une question de temps. Dans les 9 prochains mois, beaucoup de choses vont arriver. Quand on voit qu’en France le président a récemment reçu une centaine d’acteurs du eSport, on se dit que quelque chose commence à bouger et cela aura forcément un effet boule de neige. On sent que les choses bougent et le continent africain doit être prêt pour cette dynamique.

Servan Ahougnon


Servan AHOUGNON
 
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