(Agence Ecofin) - Kofi Annan, actuel Président de l'Africa Progress Panel et ancien Secrétaire général des Nations Unies a rappelé que pendant des années les ressources naturelles avaient été la force motrice des conflits internes ou des conflits régionaux en Afrique, comme en Sierra Leone, au Libéria, en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan et au Soudan du Sud. Mais il a aussi ajouté dans un même temps que « pour chaque conflit, on peut trouver plusieurs exemples contrastés de pays africains où les ressources naturelles sont la source d'une forte croissance soutenue et améliorent la vie quotidienne de leurs citoyens ».
« Les ressources naturelles ne sont ni une malédiction, ni une bénédiction », selon M. Annan, qui a ajouté que le défi des gouvernements africains était de convertir la manne temporaire des ressources naturelles en une percée permanente pour le développement humain. « En fixant des règles internationales en vue d'empêcher l'évasion fiscale, de limiter l'utilisation de sociétés écrans et d'autres outils qui permettent des accords secrets d'exploitation, la communauté internationale peut aider à prévenir les conditions qui mènent à la rivalité armée pour s'emparer du butin des richesses naturelles », a conclu M. Annan.
L'Administratrice adjointe du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Rebeca Grynspan, a déclaré que le Chili et le Botswana étaient des exemples à suivre en matière de bonne gestion des ressources, tirées de nouvelles sources de pétrole, gaz et minerais.
« En Tanzanie, au Soudan et au Zimbabwe, le PNUD, par le biais du Fonds environnemental mondial, a mis en place une technologie plus propre d'exploitation des mines d'or, et établi des garanties environnementales pour les communautés affectées », a-t-elle conclu.
Devant le Conseil de sécurité, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a rappelé que la présence de ressources naturelles abondantes ne se traduisait pas par une richesse et un bien-être égal pour les populations et les communautés concernées. « Celles-ci paient un lourd tribut en termes de corruption, de violations des droits de l'homme et de la détérioration de l'environnement et seuls quelques puissants en profitent ». « Le rôle de la société civile, des gouvernements et des organisations internationales est tout aussi important sur cette question. Par ailleurs, le Conseil de sécurité a également une responsabilité en la matière dans les pays où sévissent des conflits », a-t-il dit.