(Agence Ecofin) - Après la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’agence de notation Moody’s, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a brossé, le 18 février, un tableau pessimiste de l’économie mondiale.
L’organisation basée à Paris a en effet amputé ses prévisions de croissance pour la deuxième fois en trois mois. Elle ne mise plus désormais que sur une croissance mondiale de 3% pour cette année, contre 3,3% en novembre dernier quand elle avait déjà réduit ses prévisions de 0,3 point.
L’OCDE explique son pessimisme par les nuages qui s’amoncellent sur l’économie mondiale, citant particulièrement l’importance du ralentissement en cours dans de nombreux pays émergents, la modestie de la reprise dans les pays avancés, la faiblesse persistante du commerce, de l’investissement et de la demande, ainsi que l’existence de risques non négligeables d’instabilité financière. «La croissance ralentit dans de nombreuses économies émergentes et la reprise est très modeste dans les économies avancées avec des prix bas qui dépriment les exportateurs de matières premières», constate-t-elle.
L’organisation a amputé de 0,5 point les prévisions de croissance pour les Etats-Unis en 2016 à 2%, l'Allemagne, à 1,3%, et la France à 1,2%. Les prévisions pour la Chine restent stables à 6,5% et celles de l'Inde gagnent même 0,1 point à 7,4%. Les perspectives de croissance du PIB du Brésil se sont fortement assombries. Ce pays d’Amérique Latine devrait connaître cette année une récession de -4%, contre une estimation de -1,2% annoncée il y a trois mois.
L’organisation s’inquiète, d’autre part, de l’inexistence de locomotive qui tire la croissance, comme ces dernières années quand les émergents pouvait compenser les ralentissements des pays développés.
Pour 2017, elle abaisse également sa première prévision publiée il y a trois mois de 3,6 à 3,3%, ne s'attendant désormais qu'à un très léger rebond de la croissance. L’OCDE qui regroupe 34 économies développées et émergentes a, par ailleurs, mis en garde contre des «risques substantiels d'instabilité financière», estimant que certaines économies émergentes «sont particulièrement vulnérables à des mouvements aigus des taux de change et aux effets d'une forte dette domestique libellée en dollars».
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