(Agence Ecofin) - Un groupe de créanciers représentant 60% des titres d'obligations internationales du Mozambique s'est formé. Il exige désormais plus d'informations sur la situation réelle du pays avant d'engager toute discussion sur la restructuration de sa dette. Le groupe souhaite aussi que les négociations soient effectuées dans le cadre d'une assistance globale du FMI.
Cette condition vient s'ajouter à la liste des difficultés qui vont émailler les initiatives visant, pour le gouvernement mozambicain, à alléger le poids du service de sa dette extérieure. Récemment, l'agence américaine de notation Standard & Poor's a dégradé le profil émetteur du pays sur le long terme, à une position de quasi défaut. Selon ses analystes, quel que soit la solution, la restructuration de la dette souveraine du Mozambique portera un coup aux intérêts des investisseurs.
Depuis la découverte d'emprunts cachés de 1,4 milliard $, le Mozambique se montre plutôt coopératif avec la communauté des bailleurs de fonds internationaux. Tout récemment, Mozambique Press Agency informait de ce que le gouvernement a recruté le cabinet américain Kroll pour auditer les dettes de Mozambique Tuna Company (Ematum), du gestionnaire portuaire Proindicus et de Mozambique Asset Management. Cet audit était l’une des conditions préalables imposées par le FMI.
Pour discuter avec ses investisseurs, Maputo s'est offert l'expertise des firmes Lazard et White and Case LLP. Il faudra cependant bien plus que cela pour redonner confiance aux investisseurs obligataires internationaux. L'eurobond mozambicain ayant un taux d'intérêt de 10,5% et arrivant à maturité le 18 janvier 2023, réalise actuellement la pire des performances parmi les obligations souveraines africaines.
Au terme de la semaine s'achevant le vendredi 11 novembre 2016, ses titres se négociaient à 63% de leurs valeurs d'émission, avec un rendement attendu à 21,5%.
Cette position rame à contre-courant des autres obligations souveraines africaines négociées sur des marchés internationaux. Celles-ci sont demandées par les investisseurs à un prix moyen représentant près de 99% de leurs valeurs d’émission, selon des données fournies par l'initiative des marchés financiers africains promue par la BAD.
Idriss Linge
Nairobi, Kenya - Promoting sustainable economic growth through trade