(Agence Ecofin) - Sur les six sociétés en course pour l’acquisition de la majorité du capital de l’opérateur historique Uganda Telecom (UTL), l’opérateur historique mauricien, Mauritius Telecom, est parvenu à arracher la place de soumissionnaire préféré. Dans un document en rapport avec l’opération de fusion-acquisition, signé de l’Autorité d’intelligence économique (FIA) d’Ouganda, la société est celle dont la crédibilité financière et l’expérience technique ont retenu l’attention des autorités. Mauritius Telecom a proposé une somme de 45 millions de dollars US pour les 69% d’actions d’Uganda Telecom et 100 millions de dollars US pour l’investissement sur trois ans.
Dans une note envoyée aux différentes autorités administratives impliquées dans le processus de cession de la majorité d’UTL, dont fait mention le journal The East African, le ministère des Finances a soutenu l’octroi de la majorité de l’opérateur historique à Mauritius Telecom. Il a déclaré, à cet effet, qu’« au regard du niveau auquel nous en sommes, et en vue de conclure rapidement cette question, nous proposons ce qui suit : l'administrateur attribue et finalise avec Mauritius Telecom comme seul partenaire crédible potentiel avec le gouvernement tel que recommandé par la Financial Intelligence Authority ».
Bien que Mauritius Telecom ait été désigné soumissionnaire préféré, Bemanya Twebaze, l'administrateur d’UTL, a toutefois estimé que son offre est bien inférieure aux 70 millions de dollars US et aux 285 millions de dollars US en investissements, sur une période de trois ans, proposés par Hamilton Telecom pour 62% du capital d’UTL. La proposition financière de Mauritius Telecom est également inférieure à celles des autres concurrents.
Teleology Holdings proposait 60,5 millions de dollars US pour les actions et 230 millions de dollars US d’investissements sur trois ans pour 67%. Montage LLP offrait 60 millions de dollars US pour les actions et 211 millions de dollars US d’investissements pour 68% d’actions. Baylis Consortium offrait 55 millions de dollars US pour les actions et 120 millions de dollars US d’investissements sur cinq ans pour 70% d’actions. Afrinet Communications Ltd proposait 67 millions de dollars US, mais a finalement retiré sa marque d’intérêt tout comme Safaricom.
Le gouvernement ougandais avait décidé, en mai 2017, de nationaliser Uganda Telecom après avoir rompu unilatéralement l’accord d’actionnaire qui liait la société publique au Libyen LAP Green, financé par la Libyan Post, Telecommunications and IT Company (LPTIC). La décision qui était justifiée par la très mauvaise santé financière de l’opérateur de télécoms, depuis 2011, dès le début de la crise politique en Libye, a suscité un conflit juridique entre les deux parties. Les Libyens ont exigé un dédommagement pour préjudice subi.
Muriel Edjo
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