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En Afrique, plus des deux tiers des chefs d’entreprise font face à des difficultés de recrutement (rapport)

En Afrique, plus des deux tiers des chefs d’entreprise font face à des difficultés de recrutement (rapport)
  • Date de création: 18 mars 2024 07:35

(Agence Ecofin) - L’enquête menée dans 34 pays du continent souligne que les difficultés de recrutement que rencontrent les dirigeants africains sont aggravées par l’inadéquation entre les formations existantes et les attentes et besoins des entreprises.

67% des chefs d’entreprise africains rencontrent des difficultés pour recruter une main d’œuvre qualifiée, selon un rapport publié le mardi 5 mars 2024 par l'Institut Choiseul, un think tank français indépendant dédié à l'analyse des grands enjeux économiques, politiques et sociétaux.

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Intitulé « Enquête Afrique 2050 : l’Afrique de demain vue par celles et ceux qui la feront », le rapport se base sur une enquête menée durant l’été et l’automne 2023 auprès de 314 dirigeants issus de 34 pays africains (20 pays francophones et 14 pays anglophones) dont l’Algérie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola.

Elément critique de la compétitivité des économies africaines, les difficultés auxquelles font face les entreprises pour trouver les candidats « adaptés » en termes de qualification et d’expérience professionnelle sont aggravées par l’inadéquation perçue entre les formations existantes et les attentes et besoins des entreprises. Ainsi, 34 % seulement des répondants se déclarent satisfaits de la formation actuellement dispensée dans leur pays alors que 66% estiment que cette formation n’est pas en adéquation avec les besoins de l’économie.  

Alors que certains dirigeants d’entreprise interrogés ont fait mention de politiques internes à leur structure pour pallier cette situation comme la formation continue et les politiques de rétention de talents, 88% d’entre eux considèrent l’inclusion et la diversification des profils comme des leviers de compétitivité et d’innovation.

favorable

Le rapport révèle d’autre part que les dirigeants africains interrogés sont très majoritairement optimistes quant au développement socio-économique du continent durant les décennies à venir. 81% d’entre eux sont ainsi convaincus que la situation socio-économique de leur pays à horizon 2050 sera « favorable », voire « très favorable ».

Pour atteindre des conditions économiques les plus favorables possible, les répondants mentionnent certains secteurs comme des locomotives de la croissance, au premier rang desquels figurent l’agrobusiness (63 %) et l’énergie (60 %), suivies du numérique (36 %), de l’industrie manufacturière (32 %), des infrastructures urbaines (25%) et des ressources naturelles (24%).

Les risques politiques et l’insécurité, principales menaces

L’enquête fait cependant ressortir que les perspectives de croissance et de modernisation du continent pourraient être obérées par des facteurs non-économiques, essentiellement sociaux et politiques. Les risques politiques et l’insécurité sont cités comme étant les deux menaces majeures auxquelles est confrontée l’Afrique, pour respectivement 74 % et 50 % des dirigeants interrogés. 

En dehors de ces obstacles sociaux et politiques, le principal facteur qui impacte négativement les perspectives de développement et de croissance des économies africaines réside dans le manque d’investissement dans les infrastructures. Seuls 18 % des dirigeants interrogés considèrent que les infrastructures, dans leurs secteurs d’activité respectifs, sont suffisantes pour accompagner le développement économique du continent, 82 % étant d’un avis contraire.

Pour accélérer la dynamique économique, plusieurs secteurs ont été identifiés comme devant bénéficier en priorité d’un renforcement de leurs infrastructures : l’énergie (60 % des répondants), le transport et la logistique (57 %), ainsi que les infrastructures numériques (44 %).

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Sur un autre plan, 97 % des chefs d’entreprise sondés considèrent le projet du marché continental commun auquel devrait aboutir la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme étant souhaitable. De plus, cette adhésion massive s’accompagne d’une confiance en la faisabilité de l’intégration commerciale régionale, avec 85 % des personnes interrogées qui considèrent ce projet comme réaliste.

Dans ce même chapitre, la création d’un grand marché continental est très largement perçue par les dirigeants comme bénéfique (36 %) voire très bénéfique (57 %) à leurs activités économiques ou à celles de leurs pays. Une très faible proportion (7 %) ne voit en cette création potentielle qu’un projet peu bénéfique ou neutre.