(Agence Ecofin) - Le gouvernement kényan envisage de recourir à un prêt syndiqué en vue de mobiliser 100 milliards de shillings (environ 1 milliard $) afin de refinancer deux autres prêts syndiqués contractés par le pays et arrivant à échéance en 2019.
Expliquant les détails de cette opération, le secrétaire kényan au Trésor, Henry Rotich (photo), a déclaré au quotidien Nation : « nous avons recours à la syndication en vue de refinancer un prêt syndiqué d’une maturité de deux ans, contracté en avril 2017. Il s'agit d'une pratique courante dans le monde entier qui consiste à rembourser un emprunt à court terme et à le remplacer par un emprunt à plus longue échéance ».
Henry Rotich tente ainsi, de justifier cette décision du gouvernement kényan dont l’annonce a soulevé une vive polémique dans le terme quant au fardeau que représente la dette du pays.
Selon le secrétaire au Trésor, avec un ratio dette/PIB de 55% contre une limite de 74% préconisé par le FMI, la dette du Kenya reste encore parfaitement viable, même si le risque de surendettement « est passé de faible à modéré ».
Au cours des six dernières années, la dette du Kenya a plus que doublé, passant à 5 150 milliards de shillings (environ 50,2 milliards $), attirant ainsi, l’attention de nombreux analystes.
Ainsi, le Kenya dépensera un montant record de 1 trillion de shillings (environ 9,8 milliards $) pour le service de la dette au cours de l'exercice 2018/2019, contre 658,2 milliards de shillings (environ 6,4 milliards $) pour l'exercice en cours (2017/2018) et 435,7 milliards de shillings (environ 4,2 milliards $) en 2016/17.
Pour Henry Rotich, cette hausse du niveau d’endettement du pays est essentiellement due aux projets d’infrastructures initiés par le gouvernement. Une situation à laquelle les autorités kényanes comptaient remédier, selon lui, par une réduction du déficit budgétaire à 3% d’ici à 2022. Ce déficit avait atteint 8,9% au cours de l'exercice 2016-2017.
« Nous mettons continuellement en œuvre des mesures d’assainissement budgétaire et prévoyons d'accéder aux ressources du secteur privé par le biais de partenariats public-privé afin de financer le développement des infrastructures.», a-t-il déclaré.
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