Algérie : le ministère des Finances veut s'attaquer à la surfacturation dans le commerce international et l'évasion fiscale

(Agence Ecofin) - Dans une Algérie qui se transforme progressivement au gré de la conjoncture internationale des prix de la principale matière d'exportation, le pétrole, et des transformations sociopolitiques internes, le gouvernement dit vouloir lutter contre les mauvaises pratiques de prix de transfert dans le commerce international et l'évasion fiscale.

S’exprimant devant les députés de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale, le ministre des Finances, Mohamed Loukal (photo), a indiqué que le marché noir des devises est financé par les plus gros vendeurs, à savoir ; « ceux qui s’adonnent à la surfacturation de l’importation » et les plus gros acheteurs, connus pour leur évasion fiscale, apprend-on des informations rapportées par des médias locaux.

La Direction générale des douanes en Algérie a estimé que les recettes fiscales perdues par le pays, ces dernières années, ont atteint un montant en dinar algérien équivalent à 45 milliards $. Le pays doit désormais faire face à la persistante situation des prix bas du pétrole, son premier contributeur sur le plan des revenus en devises étrangères, et une demande sociale plus forte, avec la transition qui s'y opère actuellement.

Selon le Global Finance Integrity, une organisation internationale de la société civile, l'Algérie, en 2015, a perdu près de 1,5 milliard $ dans les surfacturations aussi bien en termes de flux entrants, que de flux sortants. « Pour maîtriser cet espace, nous devons maîtriser la surfacturation de l’importation et l’évasion fiscale », a fait savoir le ministre des Finances, selon des propos rapportés par le média Algérie Eco.

Idriss Linge