(Agence Ecofin) - L'Egypte a confirmé son statut de « chouchou des investisseurs » sur le marché international des obligations, en recevant 14,5 milliards $ d'offre de souscription, sur son emprunt souverain (emprunt obligataire international) via lequel, le pays sollicitait 2,5 milliards $ offerts en trois tranches distinctes. Les sources proches de l'opération ont aussi indiqué qu’elle a bénéficié d'un taux d'intérêt en dessous de ce qui est souvent servi à ce pays.
Le résultat de cette opération a de quoi surprendre, car avec les récents événements socio-économiques en Egypte, la fin du programme avec le Fonds monétaire international et des perturbations sur les obligations des économies émergentes, les analystes ne s'attendaient pas à un tel succès. Cet emprunt égyptien s'est aussi caractérisé par l'obtention de la plus longue maturité pour des obligations internationales émises par un pays émergent, à savoir ; 40 ans.
Cette performance du pays des Pharaons a de quoi réjouir ses pairs africains. La Côte d'Ivoire on l'a appris, prévoit de mobiliser 300 millions d'euros sur le marché international des capitaux.
Le Ghana par la voix de son ministre des Finances défendant le projet de Loi de finances, a annoncé une nouvelle émission de 3 milliards $ en 2020.
Enfin, le rendement que les investisseurs du marché secondaire acceptent de recevoir, aujourd'hui, des eurobonds du Kenya est de deux à trois points de pourcentage, inférieur au taux d'intérêt à l'émission.
A l'analyse, le contexte actuel est favorable à de bonnes sorties pour des pays émergents sur le marché international de la dette. La guerre commerciale en cours entre les Etats-Unis et la Chine crispe les économies et la croissance mondiale.
Ajouté à cela, des facteurs tels que le volume important de liquidités entre les mains des investisseurs créent de la concurrence sur la dette des pays développés ; ce qui provoque une hausse des placements à taux zéro, voir négatifs.
Idriss Linge
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