(Agence Ecofin) - Les eurobonds du Kenya gagnent en confiance. Le rendement de celui remboursable en juin 2024 a baissé de 21% à 9,19%. Les investisseurs sont rassurés par la mobilisation de 1,5 milliard $ qui permet de maintenir les réserves de change autour de 7,1 milliards $.
Les investisseurs détenant des titres d'emprunts internationaux (eurobonds) du Kenya manifestent un regain de confiance à la suite de la mobilisation par le pays de 1,5 milliard de dollars pour rembourser un emprunt de 2 milliards de dollars arrivant à échéance en juin 2024. S'appuyant sur les données du marché, l'Agence Ecofin a pu observer cette tendance positive.
Cette initiative fait partie d'une série de levées de fonds qui ont permis au pays d'augmenter ses réserves de change à environ 7,1 milliards de dollars, assurant ainsi la couverture de 3,8 mois d'importations. En réponse à ce contexte économique, la Banque centrale du Kenya a relevé ses taux directeurs, anticipant un ralentissement de l'inflation et une stabilisation accrue de la monnaie nationale.
Le 13 février 2024, l'obligation internationale due en juin a affiché un rendement de 9,19%, une nette amélioration par rapport au 7 février, où elle se situait à 14,6%. En octobre 2023, ce rendement avait même atteint presque 21%. Des analyses relayées dans divers médias attribuent cette amélioration à l'apport financier du FMI et à l'intérêt croissant des investisseurs pour des obligations offrant des rendements élevés, dans un contexte de baisse des taux aux Etats-Unis et d'inquiétudes concernant l'économie chinoise.
Cependant, comparativement aux succès rencontrés par la Côte d'Ivoire et le Bénin sur le marché international, la performance du Kenya reste modeste. Bien que l'opération kényane ait également été sursouscrite, le taux d'intérêt de 10,37% offert reste supérieur aux taux d'environ 8% obtenus par ces pays francophones.
Une hypothèse pour expliquer cet écart de performance serait les différences en termes de stabilité monétaire et de profils d'emprunt. La Côte d'Ivoire bénéficie d'une monnaie plus stable grâce à sa liaison à l’euro, et ses réserves de change couvrent plus aisément ses importations. De plus, une inflation moins prononcée en Côte d'Ivoire réduit la pression sur les taux directeurs de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), une situation qui contraste avec celle du Kenya.
Nairobi, Kenya - Promoting sustainable economic growth through trade