(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, le gouvernement veut booster le secteur de l’automobile grâce à la mise en place d’une politique économique « avantageuse » pour les entreprises automobiles installées dans le pays. Cependant, si ces dernières sont d’accord sur le principe de base de ce plan, ce sont les résultats attendus par l’Etat sud-africain qui soulèvent des remous dans le camp des fabricants d’automobiles.
Selon les informations relayées par Bloomberg, les constructeurs automobiles estiment utopiques les ambitions du gouvernement de faire peser l’industrie automobile sud-africaine pour 1% de la production mondiale, d’ici à 2035. Ceci implique une production annuelle de 1,5 million de véhicules, pour un pays qui n’en a produit que 600 000 en 2017 et qui est prévu pour atteindre une moyenne annuelle de 850 000, en 2020, selon des chiffres de l’Association Nationale des Constructeurs Automobiles d’Afrique du Sud (NAAMSA).
« Les niveaux de soutien proposés sont inadéquats et insuffisants pour atteindre ces objectifs ambitieux », a indiqué Nico Vermeulen, directeur de la NAAMSA.
Les constructeurs automobiles sud-africains demandent également à l’Etat de modifier son plan visant à atteindre une main-d’œuvre de 225 000 personnes, seulement dans le secteur des véhicules, afin de réduire de 26,7% le taux de chômage dans le pays. Pour les patrons sud-africains du secteur, cet objectif ne saurait être atteint, en raison d’une tendance mondiale de plus en plus forte, à la robotisation et l’automatisation dans la fabrication automobile.
Rappelons que l’industrie automobile, un des poids lourds de l’économie sud-africaine (7,4% du PIB en 2016), est l’un des rares secteurs ayant fourni des résultats positifs, dans un contexte économique difficile pour la nation arc-en-ciel.
Le gouvernement sud-africain, via son ministre de l’Industrie Rob Davies, a annoncé qu’il pourrait apporter certains changements au plan actuel, sans pour autant en changer le cadre général.
Moutiou Adjibi Nourou
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).