(Agence Ecofin) - Depuis plusieurs mois, la Gécamines multiplie les négociations avec les investisseurs étrangers actifs dans l’exploitation du cuivre et du cobalt en RDC. Elle cherche à obtenir auprès d’eux davantage de contrôle sur les ressources minières, afin d’accroitre les recettes générées par le secteur.
La Gécamines veut obtenir des sièges supplémentaires aux conseils d’administration de ses coentreprises. C’est le nouvel axe de négociation annoncé par le président de la compagnie minière nationale, Guy Robert Lukama (photo), dans le cadre des efforts visant à accroitre l’influence de la Gécamines dans la gestion des mines de cuivre et cobalt en RDC.
Dans des propos relayés cette semaine par Reuters, le dirigeant explique que la présence de cadres locaux au sein des conseils d’administration pourrait améliorer la transparence, le suivi des projets de développement communautaire et le respect des règles relatives au contenu local et à la formation du personnel congolais. Pour atteindre son objectif, la Gécamines envisage la révision des contrats qui la lient aux investisseurs étrangers.
Figurant parmi les principaux producteurs mondiaux de cuivre à son apogée dans les années 1980, la Gécamines a vu ses performances baisser par la suite, dans un contexte de prix faibles et d’investissements insuffisants. Pour relancer la production de cuivre et de cobalt, la RDC a pu compter sur des investisseurs étrangers, principalement chinois qui ont obtenu en échange les droits d’exploitation de plusieurs mines.
« Nous voulons réparer un certain nombre d’erreurs commises lorsqu’on nous a demandé de céder la plupart de nos meilleurs actifs à des tiers dans le seul but d’attirer des investissements directs étrangers […]. Les droits d’exploitation étaient là pour garantir les flux de remboursement de la dette. Maintenant que la dette est remboursée, pourquoi devraient-ils les conserver à 100 % ? », s’interroge M. Lukama.
Pour rappel, la RDC est le premier producteur mondial de cobalt, avec plus de 50 % de l’offre en 2023 selon le Cobalt Institute. Également troisième producteur mondial de cuivre, le pays a vu son pouvoir de négociation s’accroitre ces dernières années face à la demande croissante pour ces deux métaux indispensables à la transition énergétique.
L’année dernière, la Gécamines a ainsi réussi à obtenir, au bout de plusieurs mois de bras de fer, le paiement de 800 millions de dollars par le chinois CMOC pour mettre fin à un litige sur les redevances minières. La Gécamines a aussi négocié le droit d’acquérir une partie de la production de cuivre et cobalt de la mine Tenke, à hauteur de sa participation de 20 % dans le projet, ainsi que 1,2 milliard de dollars de dividendes sur la durée de vie restante de la mine.
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