(Agence Ecofin) - En Éthiopie, la réalisation de l’autosuffisance en blé pourrait être encore une longue marche. Si l’exécutif a renouvelé son engagement pour booster la récolte du tiers d’ici 2022 afin d’atteindre cette ambition, la demande est telle que les importations devraient poursuivre leur croissance dans les prochaines années selon les experts.
Alors que la production du pays a bondi de 70 % en une décennie, certains analystes doutent de la capacité du pays à rééditer ces prouesses dans un contexte de changement climatique et de hausse de la consommation.
« Atteindre l’autosuffisance en 2022 est très ambitieux. Je serai très impressionné si même la moitié de l’objectif est réalisé. La meilleure manière d’y arriver est peut-être de se focaliser sur le soutien à la petite irrigation. Cela pourrait être combiné avec des arrangements qui permettent aux petits producteurs de cultiver le blé en regroupant leurs terres fragmentées », indique Alemayehu Geda, économiste à l’Université d’Addis-Abeba.
Pour rappel, l’Éthiopie a importé plus de 1,8 million de tonnes de blé à la fin septembre dernier. Le pays fait partie des rares nations d’Afrique subsaharienne possédant les attributs biophysiques nécessaires à la production de blé.
Il fournit avec l’Afrique du Sud, le Soudan et le Kenya plus de 90 % de la récolte de blé de la région et devrait produire en 2019/2020, 4,8 millions de tonnes de blé d’après les estimations de l’USDA.
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