(Agence Ecofin) - L'Egyptian Stock Exchange a répondu positivement à la décision prise vendredi 11 novembre par le FMI, d'accorder à l'Egypte un prêt de 12 milliards $. L’EGX30, le principal indice de ce marché financier, a entamé la semaine (qui commence dimanche pour le calendrier arabe) sur une hausse de 2,14%. L'EGX 70 était, lui, en hausse de 2,78%. Ces tendances haussières ont été soutenues durant les 12 dernières séances, qui ont suivi l’annonce de la dévaluation de la monnaie locale (livre égyptienne), par la banque centrale d’Egypte.
Des analystes égyptiens estiment que cela devrait se poursuivre sur le court terme, à la suite de la décision du FMI, qui donne droit à un décaissement immédiat de 2,75 milliards $, venant s’ajouter aux 4 milliards $, mobilisés à travers un placement privé sur le marché financier irlandais.
Khaled Abou Heif, président de la firme d'investissement AT Brokerage, indique que suite à la dévaluation de la livre égyptienne, plusieurs investisseurs institutionnels étrangers ont effectué des placements, notamment à travers le fonds indiciel MSCI Emerging Market Egypt.
Ceux-ci auraient parié, selon lui, sur le fait que la consolidation des réserves de change, qui a suivi la dévaluation en Egypte, se traduira progressivement par des gains, à travers l’amélioration de la livre égyptienne face au dollar US, par un accroissement des marges positives des sociétés cotées du fait de la réduction des coûts liés aux facteurs monétaires, et enfin, par une amélioration des plus-values boursières.
Sur le marché monétaire, la livre égyptienne qui s’échangeait déjà à 18/1$ s’est renforcée à 16/1$, et les banques ont continué d’accumuler des dollars.
Selon des données de la banque centrale, près de 1,4 milliard $ ont été vendus par des particuliers qui, pour la plupart, avaient reçu des devises de l’extérieur, et qui veulent en tirer avantage grâce à un taux désormais aussi intéressant que l’était celui du marché parallèle avant dévaluation.
Par ailleurs, face au renforcement des réserves, les bureaux de change cèdent rapidement leurs dollars, afin qu’ils ne perdent plus de valeurs en leur possession. Toute chose qui améliore la valeur de la livre égyptienne.
Dans l’économie réelle cependant, tous ces évolutions positives pour les établissements financiers, tardent à se traduire en réalité concrète. Le président de la chambre des sociétés agroindustrielles fait savoir que, pour les entreprises de son secteur, obtenir des dollars via les circuits officiels des banques demeure encore un défi.
Dans son analyse du 14 novembre l’agence de notation Moody’s a donné une réponse à cette contradiction. Elle indique que, même si les banques ont amélioré leurs capacités à financer les besoins en dollars de l’économie égyptienne, elles disposent dans l’ensemble, des actifs nets (différence entre passif et actif) extérieurs qui sont encore négatifs et nécessitent une amélioration.
Idriss Linge
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