(Agence Ecofin) - La valeur en dollar américain des actifs de Banco Angolano de Investimentos (BAI), la principale banque commerciale d'Angola en termes de parts de marché, a connu une baisse moyenne annuelle de 4,5% entre début 2015 et fin 2018, passant de 8,1 milliards $ à seulement 6,6 milliards $. Des analystes estiment que 2019 a connu un repli supplémentaire de cet indicateur.
« L'économie est partiellement dollarisée et les banques sont confrontées à des problèmes de financement en devises et de liquidités, en particulier en raison de la volatilité des revenus en dollars liés au pétrole et des réserves de change très faibles », a expliqué l'Agence de notation Moody's dans son analyse du profil de cette banque, faite début novembre 2019.
Le risque dans cette situation est qu’il sera encore plus complexe pour BAI d’effectuer des opérations extérieures. Déjà, les banques de correspondance basées à l’étranger ne travaillent que de manière très sélective avec les banques angolaises. Il est reproché à celles-ci de ne pas être en conformité avec les règles internationales de lutte contre le blanchiment d’argent.
La banque dont 70% des opérations se déroulent en Angola, souffre aussi de son exposition au gouvernement de ce pays et à certains pontes du régime. Avec la baisse des réserves de change et la dévaluation conséquente de la monnaie, de nombreux clients de Banco Angolano de Investimentos notamment dans les secteurs de l'immobilier et de l'industrie, ne sont pas parvenus à rembourser leurs dettes à l'échéance.
Dans ces conditions, l'encours des créances douteuses de la banque est parti de 5,3% à fin 2015, à 17,9% vers la fin de l'année 2018. Pour BAI comme pour les banques majeures d'Angola, tout dépend désormais de l'orientation que prendraient les prix du pétrole.
Des analystes de ce secteur anticipent une baisse supplémentaire du prix du baril de pétrole, partant du fait que le monde se remettra difficilement de la guerre commerciale Chine-USA, même après un accord entre les deux géants.
Idriss Linge
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