(Agence Ecofin) - Dans une annonce publiée lundi 15 janvier 2018 sur son site internet, le marocain Société Centrale de Réassurance a indiqué avoir obtenu l'agrément de la Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) pour accéder à l'ensemble des marchés de la zone CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances).
Cette annonce s'inscrit comme une information supplémentaire sur la bataille de positionnement qui se déroule actuellement dans cette zone de marché des assurances, marquée par de profondes mutations, notamment règlementaires. En effet, trois autres réassureurs ont déjà obtenu des agréments pour ouvrir des bureaux de représentations ou des succursales dans la zone.
Il s'agit notamment de l'allemand Hannovre Re, du groupe Continental Re, coté sur le Nigeria Stock Exchange, et aussi, sous la forme de succursale, du réassureur One Re Ltd, basé à la City à Londres. Dans la foulée, on a aussi pu apprendre, que la Société Commerciale Gabonnaise de Réassurance, une entité majoritairement détenue (69%) par l'Etat gabonnais, prévoyait de doubler son capital social d'ici 2022, pour le faire passer à 10 milliards de FCFA.
Jusqu'ici, un seul de ces acteurs (Hannovre Re) a confirmé que son renforcement en Côte d'Ivoire via son bureau d'Abidjan, visait a tirer profit de la réforme dans le secteur de la réassurance qui s'est opérée en zone CIMA. Suivant une tendance prise par de nombreux pays, le législateur régional a décidé de limiter le volume de primes transférées à des réassureurs n'appartenant pas à sa zone de compétence.
En tenant compte des spécificités liées à chaque type d'assurance, Finactu, une firme spécialisée dans le conseil stratégique et qui a beaucoup travaillé sur le secteur, estimait à 68 milliards de FCFA, le surplus de primes disponibles pour les réassureurs agréés. Cela aurait pu être une aubaine pour les 7 acteurs reconnus en zone CIMA, notamment Africa Re, qui en 2015 s'offrait plus de 30% de parts de marché.
Mais la réforme a introduit une disposition qui reconnait aux bureaux de représentations et aux succursales de réassureurs étrangers, le statut d'acteurs locaux. Toutefois, pour plusieurs de ces grands groupes, lancer un processus de création de filiale ne semble pas optimal, en raison du modeste niveau de rentabilité effective qu'offre le marché en zone CIMA.
Idriss Linge
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