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Burkina Faso : opacité sur le massacre présumé de 223 civils par l'armée

Burkina Faso : opacité sur le massacre présumé de 223 civils par l'armée
  • Date de création: 27 avril 2024 15:09

(Agence Ecofin) - La situation reste confuse au Burkina Faso suite à la mort de 223 civils, incluant femmes et enfants, dans deux villages. Selon l'ONG Human Rights Watch, ces civils sont les victimes d'exactions militaires. Le gouvernement militaire, au pouvoir depuis le coup d'État de 2022, n'a pas encore livré sa version des faits.

Le rapport de HRW compile divers témoignages et publie également des images et vidéos pour étayer ses accusations. Le gouvernement de Ouagadougou paraît gêné par ces révélations. En réaction, la BBC et la Voix de l’Amérique ont été suspendues localement pour avoir relayé cette actualité.

Bien que l'armée et les autorités n'aient pas officiellement réagi depuis la publication du rapport, une communication a été faite à la télévision nationale. Il y a deux mois, le colonel Mahamoudou Sana, ministre délégué en charge de la sécurité, y a admis que l'armée avait dû répondre à des « attaques coordonnées et simultanées sur le territoire national », sans toutefois détailler les actions militaires engagées.

Une autre vidéo de la même chaîne, datant également de cette période, montre un reportage sur l'attaque d'une base militaire par des milliers de terroristes et la riposte aérienne et terrestre de l'armée. Toutefois, aucune mention de représailles sur les civils n'a été faite par les journalistes ou les officiels.

Selon HRW, des témoins rapportent que les agresseurs, portant des uniformes de l'armée burkinabè, ont visé femmes, enfants et autres adultes. Dans un contexte où la sécurité est également assurée par les milices « Volontaires de la Patrie », la chaîne de commandement dans ce conflit reste floue.

Le Burkina Faso, surnommé « le pays des hommes intègres », est devenu un des épicentres du terrorisme se réclamant de l'islamisme fondamental. Selon l'Armed Conflict Location & Event Data Project, près de 8000 personnes ont été tuées en 2023 et déjà 420 en 2024 à cause du terrorisme.

La junte justifiait sa prise de pouvoir par une volonté d’intensifier la lutte antiterroriste et d’en exclure les forces françaises. Deux ans plus tard, la situation a empiré et, face à un peuple impatient, les autorités ont même suspendu les partis politiques.

Le colonel Mahamoudou indique que la stratégie de guerre contre les terroristes doit être redéfinie. Selon lui, la logistique des insurgés ait été rompue, poussant ces derniers à se disperser à travers le pays d’où ils continuent de lancer des attaques violentes contre des bases militaires et surtout contre les civils qui restent les véritables victimes oubliées de ce conflit sans issue apparente à court terme.

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