(Agence Ecofin) - Djouba devrait rembourser le prêt, qui représente presque le double de son PIB, en recevant 10 dollars de moins par baril de pétrole produit par rapport à un prix de référence international.
Hamad Bin Khalifa Department of Projects (HBK DOP), une compagnie émiratie dirigée par un parent lointain de la famille royale d'Abou Dhabi, a proposé au Soudan du Sud un prêt d’environ 13 milliards de dollars en contrepartie de l’achat du total de la production pétrolière du pays à un prix réduit pendant deux décennies, a rapporté Bloomberg ce vendredi 26 avril 2024, citant un rapport rédigé par des enquêteurs nommés par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU).
Le Soudan du Sud devrait rembourser le prêt, qui représente presque le double de son produit intérieur brut (PIB), en recevant 10 dollars de moins par baril de pétrole produit par rapport à un prix de référence international sur une période de 20 ans, a-t-on ajouté de même source.
Selon le rapport des enquêteurs mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU, le prêt qui a été négocié en marge de la 28e Conférence des Parties sur le Climat de l'ONU (COP 28) tenue à Dubaï, pourrait obliger le Soudan du Sud à continuer à produire du pétrole jusqu'en 2043 au moins, soit plusieurs années après la durée de vie estimée des gisements de pétrole existant du pays.
Pour HBK DOP, qui a été fondée par Sheikh Hamad Bin Khalifa Al Nahyan, le prêt pourrait sécuriser l'accès au pétrole à un prix réduit pour une période pouvant aller jusqu'à deux décennies.
HBK DOP et le ministre des Finances sud-soudanais d’alors, Bak Barnaba Chol, semblent avoir accepté les conditions du prêt dans des documents signés entre décembre 2023 et février 2024.
D’après les enquêteurs, les documents relatifs au prêt ne semblent pas avoir été approuvés par les institutions officielles habituelles du Soudan du Sud, dont le Parlement.
Très répandus en Afrique, les prêts adossés à des ressources naturelles sont très risqués puisque le lien aux matières premières expose les pays emprunteurs à des problèmes d’endettement si les cours s’effondrent. Il y a une dizaine d'années, un prêt de 1,5 milliard de dollars accordé au Tchad par Glencore a par exemple mis l’économie de ce pays à genoux après la chute du prix du pétrole, obligeant le gouvernement à consacrer sa principale source de revenus au remboursement du groupe suisse de négoce des matières premières.
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