(Agence Ecofin) - Après un premier choc dû à la Covid-19, l’enseignement supérieur au Soudan connaît un nouveau choc avec la guerre déclenchée en avril dernier. Entre destruction des infrastructures, arrêt des formations et fuite des universitaires, les responsables s’inquiètent de l’avenir du pays.
Le ministère soudanais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a publié, vendredi 27 août, un communiqué faisant état du bilan de la guerre dans l’enseignement supérieur. D’après l'annonce, 104 établissements d'enseignement supérieur publics et privés, ainsi que des centres de recherche et le Fonds national pour le bien-être des étudiants, ont été endommagés et vandalisés depuis le début, en avril dernier, de la guerre opposant les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).
L’Etat de Khartoum est le plus touché. « Dans l'Etat de Khartoum, toutes les universités publiques et leurs facultés ont été touchées, ainsi que plus de 10 universités privées, deux universités nationales et 20 collèges universitaires. En outre, dans certains des 17 autres Etats, six universités publiques et leurs facultés ont été touchées par le pillage et les incendies criminels, en plus des dommages subis par un certain nombre de facultés d'universités privées », renseigne le communiqué.
En outre, le ministère déplore également la destruction des systèmes de transport, le pillage des bibliothèques et des centres de recherche, ainsi que la mort de nombreux universitaires et étudiants.
Ce tableau a conduit à la fermeture des établissements et la cessation de toutes activités dans l’enseignement supérieur, jusqu’à nouvel ordre. Au sein de la communauté universitaire, les inquiétudes se multiplient face à la situation.
Dans un entretien avec le site d’information de l’enseignement supérieur, University World News, le Dr Abdelillah Douda, un universitaire du Darfour, a déclaré qu'il faudrait des années pour reconstruire le système d'enseignement supérieur du Soudan « même si la guerre s'arrêtait aujourd'hui, car les infrastructures de la plupart de ces établissements ont été détruites par les factions combattantes ».
Pour cet universitaire, la principale inquiétude reste que cette situation va accentuer la pénurie de compétences dans le pays. Après un premier choc dû au Covid-19, cette nouvelle crise sécuritaire a une fois encore ralenti la formation de la ressource humaine.
Alors qu’une pénurie est également annoncée au niveau du personnel universitaire en raison des immigrations, le ministère a lancé un appel à la communauté internationale.
Vanessa Ngono Atangana
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