Nigeria : la récolte de cacao est finalement attendue à 225 000 tonnes en 2023/2024
(Agence Ecofin) - Les mauvaises prévisions de récolte de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana, en 2023/2024, nourrissent des tensions sur le marché mondial de la fève. Au-delà de ces deux leaders, la situation de l’appareil productif chez d’autres fournisseurs comme le Nigeria inquiète les observateurs.
Au Nigeria, la production de cacao est désormais attendue à 225 000 tonnes en 2023/2024, soit 24 % de moins que les prévisions initiales (296 000 tonnes). C’est ce qu’a révélé Adeola Adegoke, président de l’Association des producteurs de cacao du Nigeria.
Selon le responsable qui se confiait à Bloomberg, la filière anticipe en effet des pertes de récolte pour la campagne intermédiaire entre avril et juin prochain en raison des inondations qui touchent actuellement plusieurs zones. Il s’agit des États de Ondo, Cross River, Osun, Oyo, Ogun, Taraba et Delta qui fournissent environ 94 % de l’offre nationale.
D’après l’Agence nigériane des services hydrologiques, ce phénomène climatique devrait se prolonger sur une durée de 8 mois entre avril et novembre 2024. « Les conséquences seront désastreuses pour les producteurs. Nous avons l’intention d’entreprendre immédiatement des actions de sensibilisation auprès de nos membres afin de les informer des mesures à prendre pour atténuer les effets des inondations », a déclaré M. Adegoke.
Globalement, les mauvaises prévisions dans la filière nigériane s’inscrivent dans un contexte où le marché mondial de la fève est déjà sous tension avec les baisses de récolte attendue en Côte d’Ivoire et au Ghana.
Le développement de la situation au Nigeria, 5ème producteur mondial de la fève après l’Équateur et le Cameroun, pourrait contribuer à creuser davantage le déficit de production mondiale de 374 000 tonnes prévu par l’Organisation internationale du cacao (Icco) pour la saison 2023/2024.
Il convient de noter que les incertitudes liées à l’approvisionnement du marché mondial en cacao ont déjà conduit à un triplement des prix comparativement à leur niveau de l’année dernière à la bourse de New York avec une clôture à 11 000 $ le 15 avril dernier.
Stéphanas Assocle
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