Tunisie : la presse réfléchit à un code sur le traitement de l’information sur le terrorisme

(Agence Ecofin) - En Tunisie, le thème médias et terrorisme est à nouveau d’actualité à la suite de la dernière affaire de Nessma Tv (en photo Nabil Karoui, DG de Nessma TV) accusée d’apologie au terrorisme. La chaîne de télévision privée a en effet été sanctionnée pour avoir ouvert ses antennes à deux extrémistes libyens.

Des journalistes jugent désormais nécessaire de mettre un code de traitement de l’information sur le terrorisme. La question était sur la table lors de la conférence de presse donnée par l'Association nationale des jeunes journalistes (Anjj). Elle s’interroge sur les limites à imposer au journaliste dans le rendu de l’actualité sur la sécurité nationale. Ceci au lendemain des attaques terroristes de Châambi qui ont coûté la vie à 15 soldats tunisiens, signe de la montée en puissance des intégristes aux frontières de la Tunisie.

Selon le président de l’Anjj, Abderraouf Bali, le journaliste doit se poser en partie prenante militante contre tout danger terroriste. Il convient que la tâche est loin d’être aisée, car parfois en voulant bien faire, il est probable que l’information soit interprétée dans le sens contraire. D’où la nécessité de mettre en place un code de traitement de l’information sur le terrorisme, propose le Syndicat national des journalistes de Tunisie (Snjt).

Zied Dabbar, membre du Snjt, rappelle que le sujet reste délicat et mérite un traitement médiatique spécifique. Pour lui, la ligne de démarcation entre le média et le terrorisme demeure encore floue. Fatma Karray, journaliste au quotidien arabophone Chourouk, soutient que le combat du journaliste doit partir du terrain, son territoire de défense et de critique. Son cheval de bataille, a-t-elle ajouté, est le dévoilement de la vérité.

Mais, tempère le journaliste Seifeddine El Amri, le terrorisme est un phénomène universel qu'il ne faut pas amplifier davantage. Il conclut que les médias sont appelés à changer de mode de traitement pour plus de réflexion et de critique.

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