(Agence Ecofin) - Les États-Unis ont décidé de ne conserver que l’assistance humanitaire. Plus de 500 millions $ de projet de coopération suspendus. Washington soutient le retour à la démocratie et demande la libération du président renversé Mohamed Bazoum.
Les États-Unis suspendent une grande partie de leur assistance au Niger, après avoir officiellement admis qu’un coup d'État militaire a eu lieu dans le pays. La nouvelle a été annoncée ce mardi 10 octobre, par le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller (photo).
« Les États-Unis ont conclu qu’un coup d’État militaire avait eu lieu au Niger. Conformément à l’article 7008 de la loi annuelle sur les crédits du Département d’État, les États-Unis suspendent la majeure partie de l’aide américaine au gouvernement du Niger », indique le communiqué.
La suspension de l'aide financière des États-Unis a de vastes implications pour le Niger. Le pays d'Afrique de l'Ouest, déjà soumis à de sévères sanctions régionales et internationales, se retrouve en outre confronté à des dépenses budgétaires considérables, dont une part importante est due à la situation sécuritaire. La menace djihadiste ayant été la principale raison du coup d'État.
Vendredi 6 octobre, le nouveau gouvernement issu du putsch du 26 juillet a révisé sa Loi de finances pour l’année budgétaire 2023, réduisant les dépenses de près de 40%.
Pour rappel, le 5 août dernier, les États-Unis avaient temporairement suspendu certains programmes d’aide étrangère, totalisant près de 200 millions $. Et celle-ci vient d’être entièrement suspendue selon le département d'État.
A ces différentes mesures, s’ajoute en sus, « la suspension par la Millennium Challenge Corporation de toute assistance au Niger, y compris tous les travaux préparatoires de son Pacte régional sur les transports de 302 millions $ et toutes les nouvelles activités relatives à son Pacte de 2018 ».
L’aide humanitaire, alimentaire et sanitaire, en revanche, n'est pas concernée par cette suspension générale, et elle sera maintenue a assuré M. Miller.
Hier, lundi 9 octobre, le porte-parole du Département d’Etat avait réitéré l’appel des États-Unis à la libération du président déchu Mohamed Bazoum, toujours retenu captif, de sa famille et de toutes les personnes détenues.
L’Oncle Sam a également souligné son intention de travailler avec les gouvernements régionaux, y compris au Niger, pour faire progresser les intérêts communs en Afrique de l'Ouest. Aussi a-t-il réitéré son soutien aux aspirations démocratiques, à la prospérité et à la stabilité du peuple nigérien.
La situation au Niger reste préoccupante et le pays demeure à la croisée des chemins. La communauté internationale reste attentive à l'évolution des événements dans un contexte qui continue de se dégrader. Selon une source de TV5 Monde, l'Algérie aurait retiré son offre de médiation, complexifiant davantage la situation.
Victoria Sedji
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Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).