(Agence Ecofin) - Le palladium, produit principalement en Russie et en Afrique du Sud, a vu son prix augmenter jusqu’à 3 400 dollars l’once en 2022 après le début du conflit russo-ukrainien. Les prix ont baissé depuis, et les perspectives à long terme sont peu reluisantes.
Le prix du palladium a clôturé la journée du lundi 8 janvier 2024 à environ 1 005 dollars l’once, soit une baisse de 20 % par rapport aux 1 248 dollars/oz affichés le 22 décembre dernier. Le palladium poursuit ainsi son momentum baissier entamé depuis maintenant plusieurs jours alors que les préoccupations concernant la croissance de l’adoption des véhicules électriques s’intensifient.
Selon l’analyse de la courbe d’évolution du prix réalisée par Agence Ecofin, l’once de palladium qui a atteint hier un bas journalier de 989 dollars, se dirige progressivement vers les 922 dollars, son plus bas du mois de décembre 2023. Avant décembre 2023, elle ne s’était plus négociée en dessous des 922 depuis 2018.
Le prix du palladium est désormais bien loin de la barre des 3 440,76 dollars l’once atteinte en mars 2022 après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et les raisons qui expliquent cette chute ne sont pas difficiles à comprendre. Dans un article publié la semaine passée, Reuters notait une intensification des craintes selon lesquelles l’adoption croissante des véhicules électriques pourrait entrainer une diminution de la demande à long terme.
Surtout, on assiste depuis quelques années à une substitution du palladium par le platine dans les pots catalytiques des véhicules diesel et essence. Le World Platinum Investment Council (WPIC) prévoyait qu’environ 620 000 onces de palladium seraient remplacées par du platine en 2023, contre 385 000 onces en 2022. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2024 pour atteindre environ 700 000 onces.
Dans le même temps, Nornickel, le principal producteur de palladium russe prévoit que le marché du palladium passe d’un déficit de près de 200 000 onces en 2023 à un excédent de 300 000 onces en 2024. Pour les deux principaux producteurs mondiaux de palladium que sont la Russie et l’Afrique du Sud, la baisse de la demande et des prix est une mauvaise nouvelle puisqu’elle impactera les revenus tirés du secteur.
Au-delà des États, les entreprises opérant dans le secteur sont également touchées. À titre d’exemple, le sud-africain Sibanye-Stillwater, l’un des plus grands producteurs mondiaux de métaux du groupe du platine (PGM) a annoncé le 29 novembre le licenciement de 287 employés aux États-Unis où ses opérations sont affectées par la baisse des prix du palladium ces derniers mois.
Louis-Nino Kansoun
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