(Agence Ecofin) - Selon le rapport ITIE 2021, le pétrole représente 40 % des recettes publics en Angola, contre 0,32 % pour les diamants, principale ressource minière exploitée. Pour augmenter la contribution du secteur minier à l’économie, le gouvernement compte sur l’exploitation des terres rares.
Le Conseil d’administration du Fonds souverain angolais (FSDEA) a effectué le 10 janvier une visite de travail sur le site abritant le projet de terres rares Longonjo. Les responsables sont allés constater l’utilisation qui est faite du récent prêt relais de 15 millions de dollars accordé pour financer les travaux menés en prélude à la construction de la première mine de terres rares d’Angola.
« Nous sommes ravis de constater les excellents progrès réalisés sur le site de Longonjo qui est un projet important pour nous. Le FSDEA a financé l’accélération des activités de construction afin de garantir que le projet reste dynamique pendant que nous travaillons avec le consortium de prêteurs pour conclure le financement principal », a déclaré au cours de sa visite Armando Manuel, président du conseil d’administration, dans un communiqué publié le 15 janvier par Pensana.
Pensana est la compagnie minière britannique qui pilote le projet Longonjo. À travers la société ASF Yova Mining, le Fonds souverain angolais est le premier actionnaire de Pensana, avec 26,5 % d’intérêts à la date du 7 décembre 2023. Selon des travaux actualisés et publiés fin octobre 2023, un capital de 200 millions de dollars est nécessaire pour construire la mine, qui pourra livrer annuellement 38 000 tonnes par an de sulfate de terres rares mixtes, dont 4 400 tonnes de néodyme et de praséodyme.
Alors que le secteur extractif angolais reste dominé par l’exploitation du pétrole, ce qui rend l’économie locale très dépendante des fluctuations du prix de l’or noir, le gouvernement angolais mise sur le secteur minier pour accélérer la diversification de l’économie. Outre l’essor d’un secteur diamantifère qui crée de la valeur ajoutée au niveau local, le développement de la première mine de terres rares du pays s’inscrit dans cette stratégie.
L’entrée en production de Longonjo devrait intervenir dans un contexte mondial où la demande de terres rares est en hausse en raison de sa consommation dans diverses industries liées à la transition énergétique (éolienne et véhicules électriques notamment). Alors que la Chine domine le secteur, les États-Unis et les pays d’Europe de l’Ouest cherchent des alternatives et Longonjo est l’une d’elles. La production de la mine sera d’ailleurs transformée dans une usine installée au Royaume-Uni.
Emiliano Tossou
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