(Agence Ecofin) - Alors que rien n'indique que le défi entre offre et demande est résolu, l'intérêt des investisseurs est en repli sur les marchés mondiaux, ainsi que les prix. La question est désormais de savoir la part de la spéculation dans la hausse record du principal produit d'exportation de la Côte d'Ivoire.
Les données de marché suggèrent un ralentissement de la demande et des cours du cacao, dont la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Cameroun sont les principaux producteurs en Afrique.
Au mercredi 6 mars 2024, 204 566 contrats à terme sur le cacao ont été signés, le niveau le plus bas depuis le 25 mars 2021 selon YCharts. C'est nettement inférieur aux 345 258 contrats un an plus tôt, et à la moyenne de plus de 317 000 contrats, ces 12 derniers mois.
Dans le même temps, le prix des contrats à terme sur le cacao a atteint 7000 $ la tonne, le jeudi 7 mars 2024, un prix historique, avant d'entamer un repli à 6413 $ la tonne au moment de la rédaction de cet article. Si cette tendance se poursuivait, cela confirmerait l'hypothèse de certains analystes selon laquelle la récente hausse des prix du cacao a été poussée par l'action de fonds spéculatifs, au-delà des facteurs économiques réels.
Selon le Financial Times citant un rapport américain, un total de 8,7 milliards $ ont été pariés sur la hausse des prix du cacao ; ce qui équivaut aux exportations ivoiriennes de 2023. Dans ce scénario, peu d'acteurs du négoce de cette matière première voudraient voir les prix baisser.
L'écart entre la perception des spéculateurs et la situation réelle de l'offre est donc scruté. Si les faibles investissements, les marges réduites des planteurs, l'accès difficile aux intrants et l’harmattan rude ont pénalisé la production, l'influence des spéculateurs n'est pas à négliger. Le "printemps cacaoyer" pourrait laisser place à un "hiver".
UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.