(Agence Ecofin) - Les marchés céréaliers fournissent la majorité des calories consommées dans le monde. Si comparativement à 2022, la volatilité des prix a été moindre, des inquiétudes persistent sur la sécurité alimentaire globale.
En 2023, les principales céréales mondiales ont évolué en rang dispersé. Alors que le contrat du maïs le plus actif sur le Chicago Board of Trade (CBoT) a baissé de 30 %, soit le plus important recul depuis 2010, le blé s’est contracté de 20 %, faisant presque oublier les sommets atteints dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.
Ces mouvements de baisses au niveau de ces deux céréales majeures s’expliquent essentiellement par des récoltes abondantes. S’agissant du maïs qui est la graminée la plus produite au monde, le Brésil a affiché une récolte record de 135 millions de tonnes en 2022/2023 soit près de 20 millions de tonnes de plus que l’année dernière. Cette offre a poussé les exportations à 56 millions de tonnes, ce qui a permis au pays de dépasser les USA et de rassurer les marchés inquiétés par la sécheresse en Argentine.
Du côté du blé, la production abondante en Russie et en Australie durant la campagne 2022/2023 a alimenté un important flux à l’export. De même, le commerce de la céréale relativement stable dans la région de la mer Noire a entretenu l’accalmie sur ce marché céréalier. L’ex-URSS a notamment enchaîné une nouvelle récolte record de 92 millions de tonnes et exporté 47,5 millions de tonnes de la céréale, un niveau historique.
Sur la mer Noire, en dépit de la fin en juillet dernier de l’initiative céréalière pilotée par l’ONU avec la sortie de la Russie de l’accord, l’Ukraine a pu mettre en place dès août dernier un couloir maritime entre ses ports du sud de la région et le détroit du Bosphore. Le 4 décembre dernier, les autorités ont indiqué avoir expédié 7 millions de tonnes de produits agricoles depuis l’instauration de ce nouveau canal de navigation.
Hausse de 20 % pour le riz
Le marché du riz a été le plus haussier dans le secteur céréalier. Les cours ont ainsi augmenté sur l’ensemble de 2023 de 21 % et atteint le plus important niveau depuis 2008. Ceci dans un contexte de nouvelle interdiction d’exportation de riz blanc non-basmati en juillet dernier et de la taxe de 20 % imposée un mois plus tard sur le riz étuvé en raison des faibles précipitations liées à El Nino, qui ont affecté les rendements.
Ces difficultés liées au phénomène climatique ont été enregistrées dans d’autres pays producteurs qui ont dû composer aussi avec la hausse des coûts de production. C’est notamment le cas au Pakistan (4ème exportateur mondial derrière l’Inde, la Thaïlande et le Vietnam) où la récolte a fondu de près de 2,8 millions de tonnes d’une année sur l’autre en 2022/2023, selon les dernières données de l’USDA.
Globalement, il faut noter que les tensions sur l’offre ainsi que la demande croissante en Asie du Sud-Est notamment portée par l’Indonésie et des Philippines ont entraîné une hausse globale des prix à l’export chez tous les fournisseurs mondiaux. En Inde, le prix de la tonne du riz étuvé brisé à 5 % a grimpé de 17 % à 433 $ en moyenne tandis que le riz brisé à 5 % du Vietnam a gagné près de 31 % par rapport à 2022 atteignant 530,9 $ en 2023.
Espoir Olodo
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