(Agence Ecofin) - Le Ghana est le deuxième fournisseur mondial de cacao après la Côte d’Ivoire. Dans le pays, le régulateur de la filière doit faire face à de nombreux défis dans le cadre de la campagne de commercialisation 2023/2024.
Au Ghana, le Conseil du cacao (Cocobod) a formellement démenti les informations de presse faisant état d’une pénurie de fèves de cacao pour la satisfaction des besoins des acteurs locaux dans le pays, dans un communiqué publié le 4 février sur sa page X (ex-Twitter).
— Ghana Cocoa Board (@ghcocobod) February 4, 2024
En effet, ces dernières semaines, plusieurs médias locaux avaient relayé les raisons avancées par la plateforme de la société civile du cacao pour expliquer l’approbation par le régulateur le 25 janvier dernier, de la requête de l’entreprise Afrotropic Cocoa Processing Company d’importer 3 500 tonnes de fèves depuis la Côte d’Ivoire et le Nigeria.
« Il y a une [pénurie évidente] de fèves de cacao causée par des retards dans le déblocage des fonds aux compagnies d’achat agréées de cacao (Licensed Buying Companies-LBC) ainsi que par des rumeurs de contrebande de fèves le long des villes frontalières du Ghana, en particulier dans la région d’Oti », indiquait alors Obed Owusu Addai, coprésident de la Ghana Civil-Society Cocoa Platform (GCCP).
Face à cette hypothèse, le Cocobod rappelle que l’octroi d’autorisations d’importation est une démarche courante dans l’industrie depuis 2001 et qu’elle n’est pas systématiquement, le résultat d’une pénurie de l’offre au niveau local.
« Le cacao du Ghana est de qualité supérieure et dans le cadre de la gestion des coûts et de la stratégie opérationnelle, les entreprises mélangent souvent du cacao ghanéen avec des fèves de cacao de qualité inférieure provenant d’autres pays producteurs. Cette pratique existe depuis plus de 20 ans pour permettre aux usines d’importer d’autres pays, notamment la Côte d’Ivoire, le Togo, le Nigeria et l’Équateur », détaille le régulateur.
Plus globalement, il faut noter que ces différents développements dans la filière cacao s’inscrivent dans un contexte où le Cocobod fait face à d’importantes difficultés dans le cadre de la campagne 2023/2024.
Avec les difficultés de mobilisation du prêt syndiqué sur le marché international, le pays a dû emprunter en urgence entre 150 et 200 millions $ auprès des négociants en cacao en novembre pour financer partiellement l’achat des fèves auprès des agriculteurs alors que la campagne avait déjà débuté depuis le 8 septembre. Au final, c’est le 19 décembre dernier, que le Cocobod a signé l’accord de prêt portant sur le déblocage de 800 millions $ et assorti d’un taux d’intérêt de 8 % contre un niveau habituel de 2 %.
Pour rappel, le Ghana anticipe un rebond de 24 % de sa production de cacao à 850 000 tonnes en 2023/2024.
Lire aussi :
UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.