(Agence Ecofin) - Depuis quelques semaines, le parlement kényan débat sur la possibilité d’interdire TikTok dans le pays. Beaucoup reprochent à la plateforme de ne pas faire assez d’efforts pour modérer les contenus litigieux.
Au Kenya, le ministère de la communication est opposé à toute d'interdiction de TikTok. Le chef de ce département ministériel, John Tanui, a exprimé son point de vue devant le parlement kényan ce 19 avril. Pour le ministre, une interdiction ferait plus de mal que de bien. D’après ses propos, l'application compte environ 10,6 millions d'utilisateurs dans le pays, dont certains gagnent leur vie en publiant des contenus. Le ministre propose plutôt une réglementation plus stricte en collaboration avec ByteDance, le propriétaire du réseau social chinois.
« La réglementation de TikTok et des plateformes similaires, au lieu d'une interdiction, est une solution gagnant-gagnant. La réglementation maintiendra l'accès à la plateforme […] et permettra aux internautes kenyans d'être compétitifs dans le paysage numérique mondial », a déclaré John Tanui. Pour lui, interdire TikTok reviendrait à favoriser l'inhibition de la concurrence et la limitation de la liberté d'expression. Il a également proposé d'élargir les compétences de l'Autorité kényane de la communication (CAK) pour superviser les plateformes en ligne et leur contenu.
La modération du contenu chez TikTok fait débat au Kenya depuis plusieurs semaines. En mars, le ministre de l'intérieur, Kithure Kindiki, a déclaré lors d'une audition parlementaire que des criminels utilisaient le réseau social « pour diffuser de la propagande malveillante et commettre des crimes ». En 2023, Bob Ndolo, PDG de l’entreprise locale Bridget Consultancy, a déposé une pétition demandant l'interdiction de TikTok parce que l'application encouragerait les discours haineux, la violence sexuelle et la vulgarité.
Servan Ahougnon
Genève, Suisse et online