(Agence Ecofin) - Dans une interview accordée à Reuters jeudi, Russell Hardy, le PDG de Vitol a déclaré qu’il s’attend à ce que les prix du pétrole chutent de nouveau à court terme. Cependant, il tempère en indiquant que selon lui, le pétrole ne s’échangera pas en dessous de 50 dollars, mais dans la fourchette des 60 dollars le baril.
Pour Hardy, cette situation devrait être engendrée par l’arrivée prévue de nouveaux flux en provenance du Brésil et du Canada. On parle ici de 2 millions de barils supplémentaires, dès 2020 pour gonfler les stocks existants.
Par ailleurs, deux grands pipelines américains ont été mis en service, le mois dernier, pour faciliter l’acheminement de nouveaux stocks de pétrole de schiste. Ensemble, ces conduits peuvent transporter un million de barils par jour. De quoi inonder le marché et fragiliser l’offre. Le responsable a, pour finir, mis l’accent sur le champ, Johan Sverdrup, en mer du Nord qui devrait atteindre une production maximale de 440 000 b/j à l’été 2020.
Les cours mondiaux sont descendus sous la barre des 70 dollars, le mois dernier, en raison du ralentissement de l’économie mondiale et de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. En avril dernier, ils avaient grimpé au-dessus de 75 dollars le baril avant de connaitre une certaine stabilité, grâce au renouvellement de l’accord de l’OPEP pour réduire l’offre de 1,2 million de barils par jour jusqu’en mars 2020.
Avec ces perspectives, les investissements dans l’amont devraient ralentir entre la fin de cette année et une bonne partie de l’année prochaine, sur toute la chaine de valeurs.
Aujourd’hui, seuls les problèmes d’approvisionnement dus aux sanctions imposées à l’Iran et au Venezuela ainsi qu’aux pannes potentielles en Libye, pourraient contribuer à équilibrer le marché.
Olivier de Souza
Lire aussi :
09/04/2019 - Les prix du pétrole ont atteint leur plus haut niveau en cinq mois |