(Agence Ecofin) - Au Kenya, l’inquiétude monte face à la décision de plafonnement du prix décidée par l’Iran. Le pays asiatique vient en effet, d'imposer un prix maximum de 300 shillings (3 $) pour le kilogramme de thé kényan avec une taxe punitive sur tout achat dépassant cette valeur limite.
Pour les acteurs de l’industrie, il s’agit d’un coup dur étant donné que l’Iran est un marché stratégique non pas en raison du volume acheté mais plutôt du fait de la rémunération offerte. En effet, le thé noir kényan attire actuellement un tarif de 400 shillings par kilogramme de la part des importateurs iraniens, ce qui en fait de loin, le plus cher devant celui originaire d’Inde ou du Sri-Lanka.
Se confiant à Businessdailyafrica, Anthony Muriithi, directeur général de l’Autorité kényane de l’agriculture et de l’alimentation, indique que ce nouveau prix fixé par le gouvernement iranien n’est pas soutenable pour plusieurs raisons. Il s’agit notamment de la réputation du thé noir kényan (le meilleur au monde), le coût de production de la feuille et des frais de transport.
« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour annuler cette nouvelle règle afin de protéger nos ventes vers ce pays.», estime Edward Mudibo, directeur général de l’Association du commerce du thé d’Afrique de l’Est (East African Tea Trade Association, EATTA).
De son côté, le ministère kényan des Affaires étrangères a déjà écrit aux autorités iraniennes pour demander des clarifications par rapport à la mesure et plaider pour son assouplissement.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que le Kenya est confronté à des malaises avec un débouché important pour sa filière thé. Déjà en 2017, le pays avait dû faire face à des normes sanitaires plus strictes relatives à l’aflatoxine de la part du Pakistan, principale destination pour sa feuille.
La mesure finalement abolie en février 2018, avait conduit à une réduction de moitié du volume importé par les acheteurs durant le mois de janvier de la même année. Le thé génère plus de 1 milliard $ de recettes d’exportation chaque année au Kenya.
Espoir Olodo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.