(Agence Ecofin) - Ce vendredi, expire le délai accordé au Royaume-Uni par l’Assemblée générale de l’Onu pour rétrocéder Chagos à Maurice. Une résolution non contraignante de l’institution, en date du 22 mai, avait, en effet, confirmé « l’appartenance de l’archipel des Chagos à Maurice et exigé du Royaume-Uni le retrait de son Administration dans les six mois ».
S’il ne se trouve pas pas grand monde pour entretenir les chimères de voir la perfide Albion céder aux instances de cette résolution, Maurice ne l’entend pas de cette oreille. Jeudi, à l’issue de la rentrée parlementaire, le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, a déclaré devant la presse que le « gouvernement mauricien est profondément déçu par la position adoptée par les Britanniques ». Cette situation fait du Royaume-Uni « un occupant colonial illégal », a-t-il poursuivi.
Pour comprendre les revendications et les obstinations de chacun des deux camps, il faut remonter en 1965, année à laquelle le Royaume-Uni a décidé de séparer l’archipel de Chagos de Maurice pour y installer une base militaire conjointe avec les Etats-Unis d’Amérique en 1966. Maurice, devenue indépendante en 1968, sans Chagos dont les habitants ont été chassés, a rappelé ses droits sur l’archipel. Un litige qui aurait pu connaître un dénouement avec la décision onusienne du 22 mai. Mais pour les autorités britanniques, la base de Diego Garcia a un « rôle vital » dans la lutte contre « les menaces terroristes, le crime organisé et la piraterie ».
Jeudi, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a réaffirmé le soutien de l’institution à la République de Maurice, « en vue d’une décolonisation complète de l’archipel de Chagos » et invité le Royaume-Uni à se conformer à la résolution onusienne.
Stéphane ALIDJINOU
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.