(INITIATIVE POUR L’EMERGENCE DE MADAGASCAR) - En plein entre-deux-tours de l’élection présidentielle malgache, le forum « Sécurité » de l’Initiative pour l’Emergence de Madagascar (IEM), fondée et présidée par Andry Rajoelina, s’est tenu le jeudi 29 novembre 2018 au Centre de conférences internationales Ivato d’Antananarivo. Avec ce forum, Andry Rajoelina a démontré sa volonté de répondre à cet enjeu urgent de la Grande île : combattre et vaincre l’insécurité. Cette demi-journée a donné la parole à de nombreux intervenants nationaux et internationaux dans le cadre de deux panels : « L’urgence de la sécurité des biens et des personnes » et « Assurer l’intégrité territoriale de Madagascar » et différents discours.
Plus de 1,000 personnes étaient réunies au CCI Ivato, le centre de conférence international d’Antananarivo pour suivre la conférence sur la sécurité de l’IEM. Troisième forum international de cette initiative créée par l’ancien chef d’Etat et actuel favori de l’élection présidentielle dont le deuxième tour se tiendra le 19 décembre prochain, cette conférence a pu proposer des solutions concrètes.
Un discours inaugural fort
Dans son discours inaugural, Andry Rajoelina a insisté sur le gage de développement que représente la sécurité pour Madagascar. « L’insécurité est un fléau qui détruit l’économie nationale, ralentit les efforts de développement, terrorise la population et apporte malheur et souffrance aux familles », a souligné le président de l’IEM. Il a aussi exprimé un constat dur : « L’Etat a failli à sa mission régalienne qui est d’assurer la sécurité des biens et des personnes. L’Etat a failli dans ses investissements au service de nos forces de sécurité. » Cependant, il a rassuré sur le fait qu’il n’y avait pas de fatalité. « Je reste convaincu que rien n’est irrémédiable ! Je reste convaincu que rien n’est insurmontable ! ».
Déterminé à en finir avec ce fléau et pour apporter des réponses concrètes à l’insécurité multiforme qui touche la Grande Ile en milieux rural et urbain, Andry Rajoelina avait invité une quinzaine d’intervenants qui se sont succédés pour détailler les moyens d’y rétablir durablement la sécurité.
Ont notamment pris la parole :
L’urgence de la sécurité des biens et des personnes
Ce premier panel s’est focalisé sur les moyens à mettre en œuvre pour en finir avec la situation d’insécurité généralisée que connaît Madagascar et les dispositifs à déployer pour endiguer le crime organisé. Ont ainsi été abordés :
Avec un constat partagé : l’insuffisance et le sous-équipement des forces de l’ordre et la nécessité de mettre en place une force spéciale d’intervention et d’une brigade spéciale anti-kidnapping.
Homologation des « dina » (systèmes juridiques locaux), suspension d’exportation des zébus, augmentation des effectifs militaires, lutte contre la corruption au sein de la gendarmerie… Ce premier panel s’est aussi penché sur les dispositifs permettant de sécuriser les investissements ainsi que sur les moyens d’optimiser l’organisation et la coordination de la police, de l’armée, de la justice et de l’Etat.
Assurer l’intégrité territoriale de l’Etat malgache
Absence de contrôles dans les ports, les eaux territoriales et côtières ; zones d’expansion économique qui profitent aux contrebandiers et aux pirates, pillage des ressources naturelles, terrorisme… Le contexte insulaire induit des risques et des menaces spécifiques. Sur la question stratégique de la protection du territoire, le deuxième panel a notamment permis d’apporter un éclairage juridique, insistant sur la nécessité d’autorisations pour exploiter les ressources.
Pour renforcer le rôle de l’Etat en mer et sur le littoral, les panélistes ont notamment appelé à :
- renforcer le « corpus législatif »
- doter les administrations chargées de l’application de la loi en mer des moyens nécessaires à l’exercice de leurs missions.
Au vu des budgets contraints, ils ont insisté sur la nécessité de :
- mutualiser les moyens administratifs,
- coordonner les moyens de l’Etat, en les plaçant si nécessaire sous une autorité politique unique chargée de l’action de l’Etat en mer,
- coopérer avec les Etats voisins afin de mutualiser les moyens et les renseignements d’intérêt maritime pour lutter ensemble contre les menaces communes.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.