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Au Maroc, « Dar el Oumouma » veut offrir une maternité dans la sécurité et la dignité

  • Date de création: 21 novembre 2019 11:13

(Agence Ecofin) - Elles s’appellent Fatema, Saida, Zahra, et vivent dans des régions rurales enclavées du Maroc. Chacune de ces jeunes femmes a fait le choix d’accoucher, non pas comme la plupart de leurs pairs à domicile, mais dans des structures d’accueil dédiées à proximité de leurs douars respectifs. «Dar Al Oumouma» ou «Maison de la Maternité» est le nom donné à ces structures. Depuis l’inauguration de la première DAO en 2006 par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, Présidente de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE), plusieurs milliers de femmes en zones rurales enclavées ont ainsi pu profiter de ces installations pour accoucher gratuitement en milieu surveillé tout en se rassurant sur la santé de leurs nouveaux nés.

Le trentième anniversaire de la signature de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), célébré ce mois de novembre un peu partout dans le monde, est l’occasion de mettre en avant les expériences et projets réussis en matière de protection de l’enfant et de promotion de leurs droits à la survie et au développement. C’est ainsi qu’à Marrakech, les acteurs africains de l’enfance sont réunis du jusqu’au 23 Novembre, dans le cadre de la 16ème édition du Congrès National des Droits de l’Enfant (CNDE), organisé par l’ONDE. Le concept «Dar Al Oumouma», lancé au Maroc, en 2003 fait partie de ces projets qui, par leur réussite et leur impact social et humain inestimable, donnent un sens à cette forte mobilisation autour des droits de l’Enfant.

Ce projet a démontré son efficacité et son utilité dans le milieu rural, où le décès d’une mère durant l’accouchement est d’ailleurs considéré comme un véritable drame social, encore plus qu’en zone urbaine. Or le Maroc a connu durant plusieurs années des taux de mortalité maternelle et néonatale élevés, en raison de l’éloignement et de la pauvreté : pas moins de 1500 femmes décédaient annuellement suite à des complications survenues au moment de l’accouchement ou dues à un recours tardif aux services de soins obstétriques adéquats. Cette tendance s’est nettement estompée grâce à la combinaison de plusieurs facteurs, dont le lancement en 2005 de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), considérée comme chantier de règne du Roi Mohammed VI. 

En effet, l’INDH a été l’expression forte de la volonté Royale de faire du développement humain, à la fois une finalité et un facteur dynamisant de la croissance. S’alignant parfaitement avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, l’INDH occupe aujourd’hui la troisième place au niveau international parmi 136 programmes de développement social à travers le monde. Et c’est aussi le programme de développement communautaire le plus important dans la région MENA.

La puissance de ce programme se situe dans sa capacité à mobiliser des énergies autour d’un objectif commun : le développement humain et la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. Une mobilisation qui a permis de mettre en place des dizaines de milliers de projets touchant plus de 10 millions de citoyens tant directement qu’indirectement. 

Cette dynamique renforcera les capacités des acteurs du développement et encouragera l’émergence d’initiatives publiques et privées novatrices. C’est dans cet environnement favorable que le concept de «Dar Al Oumouma» a vu le jour. Parti du constat qu’une femme sur deux d’origine rurale accouchait à domicile, démultipliant le facteur de risque pour la mère et le nouveau-né, l’approche DAO se veut une alternative palliative aux difficultés d'accessibilité géographique, financière et culturelle rencontrées en milieu rural. Une approche qui se base essentiellement sur la mobilisation sociale autour de la santé maternelle et néonatale et la participation de toute les composantes de la communauté locale.

Ainsi grâce au concours du Ministère de l’Intérieur et à l’engagement du Ministère de la Santé, et de l’UNICEF, quatre sites pilotes ont été lancés dès 2003: Ourika, Province d’Al Haouz; Taznakhte, Province de Ouarzazate; Tazarine, Province de Zagora et Zoumi, Province de Chefchaouen. 

Toutefois, l’initiative ne connaîtra le succès qu’après l’implication personnelle de SAR Lalla Meryem, à travers l'Observatoire National des Droits de l’Enfant, qui procédera en janvier 2006 à l’inauguration officielle du site d’Ourika. Un événement qui donnera une envergure locale, nationale et internationale telle, qu’il catalysera immédiatement les énergies collectives et enclenchera une dynamique vertueuse sur l’ensemble du territoire du Royaume.

Le programme DAO sera répliqué une première fois en 2008 dans la région de l’Oriental où trois sites seront mis en service : Dar Al Oumouma Talsint dans les Provinces de Figuig; DAO AïnBni-Mathar à Jerada;  et DAO Debdou à Taourirt.  

Aujourd’hui le Royaume dispose d’une centaine de DAO réparties sur trente-quatre provinces. Cumulant pas moins de 98.000 patientes sur treize ans d’existence. Et il il y a de quoi se réjouir : le taux de mortalité maternelle a baissé de 35% entre 2010 et 2016 tandis que le taux de mortalité néonatale a été réduit de 50% entre 2004 et 2018. 

De moins en moins de bébés perdent la vie à la naissance et de moins en moins de mamans meurent en couche. Le droit à la survie et à la vie est nettement mieux protégé aujourd’hui au Royaume du Maroc.

Dar Al Oumouma, l’école des jeunes mamans

Dans ses rapports d’évaluation, l’UNICEF a relevé qu’en plus de la portée sanitaire de l’accouchement en milieux surveillé, le programme Dar Al Oumouma avait un impact comportemental majeur sur l’ensemble de la communauté des bénéficiaires. En effet, plusieurs témoignages ont fait état d’une certaine prise de conscience collective sur des sujet liés à la santé, la nutrition mais également à la planification familiale.

«La DAO n’est pas seulement un lieu d’accueil. C’est une école des jeunes mamans», se félicite l’UNICEF. Les quelques jours qu’elles passent avec le personnel sont suffisants pour expliquer, conseiller et surtout mettre en garde contre les pratiques traditionnelles dangereuses. 

Une fois dans leur environnement, les jeunes mamans se transforment souvent en ambassadrices des DAO. Les nouvelles pratiques qu’elles ont adoptées captent l’attention de la communauté. Elles arrivent ainsi à convaincre d’autres femmes à s’orienter vers les DAO pour accoucher malgré la persistance de freins socio-culturels quand au fait de se faire occulter par un étranger.

Dar Al Oumouma nouvelle génération 

Un an après le lancement par le Roi Mohammed VI de la troisième phase de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain, dotée d’un budget de 18 milliards de DH, le Maroc souhaite manifestement donner un nouvel élan à son engagement pour l’amélioration de la santé maternelle et infantile. Une mobilisation matérialisée en septembre 2019, en marge des premières Assises nationales du développement humain, par la signature d’un accord-cadre tripartite, ratifié par le ministère de l'Intérieur, le ministère de la Santé et l’UNICEF.

Cette convention consacre la stratégie volontariste du royaume de renforcer les systèmes de santé communautaire en dotant les différentes parties prenantes de moyens plus importants et d’une vision renouvelée. 

Fort de son succès, le programme Dar Al Oumouma prend ainsi une nouvelle dimension. De nouvelles DAO nouvelle génération ont été d’ores et déjà lancées et leur rôle repositionné. En plus d’être un levier pour encourager l’accouchement en milieu surveillé, ces DAO 2.0, devront favoriser la consultation en post partum et le développement de la petite enfance et l’élargissement des services de santé/nutrition maternelle et infantile au niveau communautaire.


 
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