(Agence Ecofin) - Au Ghana, la surcapacité électrique et gazière devient une épine dans le pied des finances gouvernementales. En effet, chaque année, le pays qui produit environ le double de son pic de demande énergétique paie 450 millions $ aux producteurs indépendants pour une électricité qui n’est pas consommée.
Selon Ken Ofori-Atta (photo), le ministre des Finances, les passifs insoutenables du secteur pourraient passer de 2,5 milliards $ en janvier 2020 à 12,5 milliards $ d’ici à 2023. « Le financement du secteur énergétique pourrait devenir un risque majeur en termes de viabilité de la dette nationale. Les dettes du pays continuent de s’accroître à un rythme accéléré malgré les efforts du gouvernement pour les contrôler » renchérit Cobus de Hart, l’économiste en chef pour l’Afrique centrale, du Nord et de l’Ouest au cabinet d’analyse économique NKC African Economics.
Les pertes du secteur découlent de la combinaison entre l’excès de l’offre, la lenteur du règlement des clients et le faible taux de recouvrement des factures, aggravés par les arriérés des institutions et des agences publiques.
À partir de 2020, l’excès de la fourniture en gaz aggravera le déficit annuel de 850 millions $. « Le Ghana fait actuellement face à une surcapacité résultant d’une approche non coordonnée qui fait courir des risques au secteur énergétique », a affirmé le ministre des Finances. Le responsable s’attend à un déficit de 1,3 milliard $ dans le secteur pour le compte de l’année budgétaire 2019.
Gwladys Johnson Akinocho
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