(Agence Ecofin) - Au cours d’un entretien accordé, le mardi 13 novembre 2018, au journaliste André Silver Konan, le copropriétaire du groupe agro-industriel ivoirien SIFCA, Jean Louis Billon (photo), a dénoncé un harcèlement fiscal de la part des autorités ivoiriennes.
« En ce moment, nous subissons des harcèlements ; il faut le dire clairement. Je peux même vous dire que c’est de notoriété publique », s’est-il indigné. « Les agents du fisc m’ont approché et m’ont dit : nous sommes en mission. Et ils l’ont dit clairement », a révélé Jean Louis Billon.
Poursuivant, il a indiqué que « pour les plus honnêtes d’entre eux, que je remercie, ils vous disent ceci : vous êtes contrôlé régulièrement donc y a des contrôles aujourd’hui qui sont illégaux parce que l’administration a des règles et vous ne pouvez pas subir plusieurs contrôles dans l’année ou chaque trois ans ». « Et ensuite, on leur demande de mettre des notifications qui sont exorbitantes. Ce qui signifie a contrario pour eux que, pendant des années, ils n’ont pas fait leur travail. Donc ils sont extrêmement embêtés », a-t-il déploré.
Jean Louis Billon qualifie, par ailleurs, ce « harcèlement » de « manière de faire la politique en Afrique ».
Notons que ces critiques - formulées à l’encontre des autorités actuelles du pays - interviennent dans un contexte de fortes dissensions entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) au sein duquel Jean Louis Billon occupe actuellement les fonctions de secrétaire exécutif chargé de l’information, de la communication et de la propagande, et le Rassemblement des républicains (RDR), le parti du président Alassane Ouattara.
Considéré comme l’homme le plus riche de la Côte d’Ivoire, Jean Louis Billon ne cache plus ses ambitions politiques. Il est même pressenti comme un potentiel candidat à la future élection présidentielle de 2020 dans le pays.
Flore Kacou
Lire aussi:
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »