(Agence Ecofin) - Arrivé en tête de la présidentielle à un seul tour au Malawi avec 36,4% des voix, l’ancien ministre des Affaires étrangères Peter Mutharika a été investi le 31 mai, bien que la commission électorale elle-même ait reconnu des irrégularités dans le scrutin.
Peter Mutharika, 74 ans, est le frère de l’ancien président Bingu wa Mutharika, décédé en avril 2012. Ce professeur de droit ayant vécu une trentaine d’années aux Etats-Unis, est entré en politique qu’à la fin des années 2000, occupant plusieurs postes dans le gouvernement de son frère.
Selon les résultats publiés par la commission électorale, la rivale de M. Mutharika, la présidente sortante Joyce Banda, n’arrive qu’en troisième position avec 20,2% des voix.
Mme Banda a tenté en vain d’annuler ce vote, qu'elle estime entaché de «sérieuses irrégularités». La commission électorale elle-même a constaté des irrégularités dans une soixantaine de bureaux de vote où l’on a compté plus de bulletins que d’inscrits. Alors que la commission électorale était prête à tout recompter, la Haute cour du Malawi l’a obligée de publier les résultats dans les huit jours comme l’exige la loi, c’est-à-dire avant le 30 mai à minuit.
Les résultats peuvent toutefois être contestés devant la Haute Cour. Le parti de l’ancien dictateur Kamazu Banda, dont le candidat Lazarus Chakwera est arrivé deuxième avec 27,8% des voix, a prévenu qu’il déposerait un recours. Joyce Banda a, quant à elle, reconnu sa défaite.
Lors d’une cérémonie à la Haute Cour de Blantyre, la capitale économique, le nouveau président du Malawi a appelé ses 11 adversaires à la présidentielle à le «rejoindre pour reconstruire le pays», écartant toute chasse aux sorcières. «Il est clair que nous sommes confrontés à de sérieux problèmes dans ce pays (...) qui est presque sur le point de s’effondrer», a a-t-il déclaré.
Peter Mutharika avait été choisi dès 2010 par le Parti démocratique progressiste (DPP) pour succéder à son frère. Mais la mort subite de ce dernier a contrarié ses plans, puisque le pouvoir est automatiquement passé à Joyce Banda, la vice-présidente. Même si son arrivée à la magistrature suprême devrait lui permettre d’échapper à la justice, Peter Mutharika a été inculpé de haute trahison pour avoir tenté d’empêcher Mme Banda d’accéder à la présidence.
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